Le film que vous venez de voir....

Ça n'arrive qu'aux autres!!!


J'étais fortuitement
invité hier soir
au gala d'ouverture
du "17e Tour de Cine Francés"
ou si vous préférez
le grand show promotionnel
du cinéma français au Mexique
 

Je suis plutôt pince-sans-rire
et pas mal habitué aux avant-premières
auxquelles j'assiste régulièrement
mais là j'avoue avoir été assez bluffé
par la qualité de la programmation
d'une part
et par les conditions de confort inédites
de la salle VIP
dans laquelle j'eus le plaisir et l'avantage
assez paradoxal
d'assister au film le plus misanthropique
de ces derniers temps
avec une coupe de champagne à la main
en position allongée
dans un fauteuil orientable à volonté
d'une pression du doigt
sur le bouton avant/arrière- assis/couché
qui vous permet d'éviter
les temps morts et moments de trop longue
quiétude inhérents
aux films cérébraux du cinéma français
contemporain.
 



La salle de cinéma VIP
donc
me rappela le moment du film
où Lambert Wilson
dans un Jacuzzi devenu incontrôlable
fait trempette sur l'Ile de Ré
le temps d'une scénette bouillonnante.
 

Il faut donc imaginer la salle:
fauteuils aménagés par box pour 2 personnes
orientables à volonté en hauteur et longueur
avec menu à portée de la main
vous offrant le choix entre une assiette de sushis
8 toasts méditerranéens ou catalans
et différents cocktails servis à tout moment
par une flopée de serveurs à votre disposition.




Dans ce multiplexe de 7 salles
7 films français étaient proposés ce soir-là
- festival oblige -
aux spectateurs plus ou moins avertis
de ce qui les attendait.

Pour assister à" Camille redouble"
il fallait être sur la liste des super VIP
et j'arrivai trop tard pour voir Luchini
"dans la maison" de François Ozon
je reculai devant "Renoir" et "Populaire"
et finis par me réfugier chez Molière
pour retrouver Fabrice Luchini
dans "Alceste à bicyclette"
 

Je ne regrette pas ce non-choix
ni la position horizontale
passablement avachie
de mon fauteuil
orientable.

Ce film est un moment
de pure virtuosité.
Le duo Lambert Wilson
- décidément très en forme -
et Fabrice Luchini
- égale à lui-même -
c'est-à-dire superbe
fonctionne très bien.

Et puis les tours de bicyclettes
sur l'Ile de Ré
avec ses maisons blanches
aux volets verts
ça vaut bien
sans contrefaçon
tous nos rêves
bleus
aux horizons
sans fins.

A bicyclette avec Molière
https://www.youtube.com/watch?v=CwuA0zFPKeU

Suis-je le seul sur ce Forum
à sortir de ma coquille
et à me rendre encore au cinéma
ou est-ce devenu un loisir ringard?
  



Ce film vous l'avez tous déjà vu
je suppose?


Pour l'anecdote il était diffusé sur le vol Air France
du 7 janvier 2014, vol de mon retour à Mexico,
mais impossible de le voir dans de bonnes conditions...
assis à côté d'un couple mexicain d'une soixantaine d'années,
côté couloir,
j'étais un peu gêné, en raison des nombreuses scènes de sexe...
du coup j'accélérais frénétiquement et bien maladroitement, et un peu à regret,
quand les scènes en question devenaient trop explicites!

Je l'ai donc revu cette fois sur grand écran, en avant première,
ce mercredi 1er février 2014,
toujours côté couloir,
mais sans aucun voisin!
et j'avoue ne pas avoir regretté ce choix,
sans doute l'un des meilleurs films auxquels j'ai pu assister dernièrement!

C'est comme dans un roman d'apprentissage:
apprentissage de l'amour, de la liberté, du travail.
Une très belle histoire d'amour
si le mot signifie encore quelque chose.
Je n'oublierai pas de si tôt le lumineux visage d'Adèle,
sa morve, son nez coulant, ses larmes, ses silences,
ses yeux confondants, sa maladresse, son amour débordant,
sa sensualité sans calculs, ses découvertes majuscules,
ni ce portrait d'une telle complexité et finesse d'observation aussi!