Elomar dans son atelier en plein air, au milieu de ses outils.
Tout n'est pas enregistré, loin de là,
et ne le sera probablement jamais
sauf s'il passe le relais à son fils,
João Omar, compositeur et instrumentiste.
Elomar ne quitte pratiquement plus l'intérieur de la Bahia.
Aujourd'hui il se consacre entièrement à la composition
de son oeuvre musicale et à la littérature (deux livres),
même s'il se présente encore dans les villes de sa région.
Et puis surtout, il se dévoue pour faire vivre sa Fondation.
Il n'a jamais couru après l'argent ni la renommée facile
et a systématiquement refusé d'apparaître dans les médias.
A ma connaissance, il n'a accepté qu'une seule émission TV
celle du programme Ensaio de la TV Cultura, et de rares interviews.
Radical, c'est un farouche défenseur de l'identité "sertaniste"
dont la dimension spirituelle, culturelle, linguistique, sociale
est à ses yeux une composante essentielle du Brésil
et qu'il considère comme menacée et même en extinction.
Compositeur érudit, c'est aussi un paysan orgueilleux et têtu.
Sur son site, on peut lire:
Tem recebido diversos convites para apresentações, na França, Inglaterra, Portugal.
Il a été plusieurs fois invité à se présenter en concert, en France,
en Angleterre, au Portugal.
Rejeitando a todos ante a insignificância de cachês e propostas.
Il les a toutes refusées en raison de l'insignifiance des cachets et des propositions.
Cela n'étonnera personne pour qui comprend le sens profond
de sa merveilleuse chanson "Violeiro"
hymne à la liberté absolue de l'artiste
Violeiro
http://www.liveleak.com/view?i=705_1185251907 (Extrait, en langage dialectal)
Apois pro cantadô i violero
Car pour un trouvère et violeiro
Só hái treis coisa nesse mundo vão
Seules trois choses comptent en ce monde
Amô, furria, viola, nunca dinhêro
L'amour, la fête, la viola, jamais l'argent
Viola, furria, amô, dinhêro não
La viola, la fête, l'amour, l'argent non
Ai cantadô já curri o mundo intêro
Eh trouvère j'ai déjà parcouru le monde entier
Já inté cantei nas portas di um castelo
J'ai même chanté devant les portes du château
Dum rei qui si chamava di Juão
D'un roi qui s'appelait Dom Juão
Pode acriditá meu companhêro
Tu peux me croire mon compagnon
Dispois di tê cantado u dia intêro
Après avoir chanté une journée entière
o rei mi disse fica, eu disse não
Le roi m'a dit de rester, et j'ai répondu non