Sertão II - Telma Weber
Pour apprécier ce texte
et sans doute cette musique
il faut oublier toute urbanité
et toute forme de modernité.
Nous sommes au milieu de nulle part
en un temps incertain du temps d'avant
sur les Hautes Terres d'un Sertão
plus idéel que réel.
Un jeune homme
est envoyé par son père
rendre visite à sa marraine
dans un village lointain.
Les questions fusent
le jeune homme doit
rendre compte de sa
mission à son père.
Et puis il est venu demander
des nouvelles de Faviela
la jeune fille qui lui avait promis
- comme encre sur papier -
qu'elle l'attendrait jusqu'à son retour...
Merci à Lia
de m'avoir tellement aidé
à pénétrer l'esprit de ce texte
par ses conseils avisés!
Faviela
https://www.youtube.com/watch?v=VcRnFdfuzSsCarybé
A bença madia cabei de chegá
do rêno das pedra das banda de lá
meu pai mandô queu vince aqui te salvá
tomem queu subesse das nova di cá
de nada isquecesse de li priguntá
Bénis-moi marraine je viens d’arriver
du royaume des pierres des terres lointaines
mon père a demandé que je vienne ici te saluer
que je prenne aussi de tes nouvelles
et que je n’oublie pas de tout te demander
queu vince e viesse sem mais delatá
desse no qui desse preu li respostá
tem pressa das bota chapeu muntaria
apois qui amiã iantes de rompê o dia
que je vienne et reparte sans m’attarder
coûte que coûte je dois lui répondre
il est pressé d’avoir ses bottes son chapeau et sa monture
après-demain et avant que ne tombe le jour
vai junto c'as frota lá pras aligria
pras bespa das boda de caçula e fia
cum prijistença alembra qui é proxa
e já quaji Às porta a vinda do Grande
Rei Jesus o nosso Redentô
va avec tes amis et amuse-toi bien
aux noces de la plus jeune des filles
sans pour autant oublier que d’ici peu
on arrive au seuil de la naissance du Grand
Roi Jésus notre Rédempteur
manda priguntá se a vida
p'ressas banda miorô
é qui lá nos impedrado
nossa luita inté faiz dó
il veut aussi savoir si la vie
par ici s’est améliorée
car là où nous vivons
nous souffrons et peinons encore
se a fulô do gado
do gado maió
tombém das miunça
se as cria vingô
si du jeune bétail
du troupeau principal
et aussi des brebis
si les petits sont nés
da roça só indaga
das mendioca só
plantada na incosta
do mato-cipó
de la ferme il demande seulement
un peu du manioc
planté sur le côté
des hautes herbes
findo o priguntoro já torno a istradá
donde é o lavatoro dex' eu me banhá
a casa sutura sizuda as jinela
vejo a camaria de renda mais bela
da sala à cunzinha só inda nun vi ela
prigunto pru via daquela donzela
après ces questions je reprends la route
où est la salle d’eau que je me lave
la maison semble être en bon état
je vois le dessus de lit de belle dentelle
mais de la salle à la cuisine je ne l’ai pas encore vue
et veux aussi avoir des nouvelles de cette demoiselle
resposta madia cadê faviela
mia' alma duvia
qui hai arte do mal
mia' alma difia
margosa de fel
só faiz sete lua
qui li di o anel
jurô qui era mia
pru tinta e papel
foi no minguante dessa passada
tão de repente deu-se o sucesso
qui já nem guento mais essa dô
Dis-moi marraine où est Faviela
mon âme se doute
que l’art du mal est survenu
mon âme se méfie
amère de fiel
cela fait seulement sept lunes
que je lui ai donné l’anneau
je jure qu’elle était à moi
comme encre sur papier
c’est à la nouvelle lune l’an dernier
que tout à coup elle m’a aimé
que je ne supporte déjà plus cette douleur
vino dos cunfim da istrada
um mitrioso aqui posô
se arribô de madrugada
e faviela ai de mim levô!
tão linda tão bela
priciosa donzela
malvada malunga
culpada foi ela
jurô qui era mia
pru tinta e papel
foi imbora a ruia
ingrata e infiel
venu du bout de la route
un menteur est arrivé ici
venu par hasard un matin
et m’a volé Faviela !
si jolie et si belle
précieuse demoiselle
maudite irresponsable
la faute est à elle
je jure qu’elle était à moi
comme encre sur papier
elle a pris la route
ingrate et infidèle
A bença madia já torno a istradá
e tudo queu tinha pra li priguntá
mia'alma difia
margosa de fel
só faiz sete lua
qui li di o anel
jurô qui era mia
pru tinta e papel
foi imbora a ruia
ingrata e infiel
Bénis-moi marraine je reprends la route
voilà tout ce que j’avais à te demander
mon âme se méfie
amère de fiel
cela fait seulement sept lunes
que je lui ai donné l’anneau
je jure qu’elle était à moi
comme encre sur papier
elle a pris la route
ingrate et infidèle.
Carybé - Mulher no quarto