Antonio Carlos Jobim, le maître ?

Viens de tomber sur un CD du Grand Maître, si si n'ayons pas peur de le dire

où il y a des très jolies choses, comme par exemple Modinha (Seresta No 5), etc...

http://www.emusic.com/album/10931/10931043.html

un CD nommé The Unknown Antonio Carlos Jobim

Coco

Et puis aussi un CD live ici :

http://www.emusic.com/album/10948/10948562.html

Live at Minas

Coco

j'ai !
bon live et très beau digipack.

Ah, ben tiens, kfigaro, c'est justement de ce CD dont je te parlais dans l'autre topic "dernier CD acheté..."!

Oui faudra que je prenne le temps d'écouter ça, en fait on me l'a prêté...

Et cette video là :

https://www.youtube.com/watch?v=DSJ5xZci9mI

Jobim et Gilberto sur une même scène, leur regard, leur complicité... met met les larmes aux yeux

Et leur sobriété, j'en parle même pas

Coco

bonsoir
j'ai trouvé ce disque de Jobim Inedito à la médiathèque, sans le livret qui a disparu !

Qu'en pensez-vous ? Qui peut m'en dire un peu plus ?
j'ai écouté un peu.. beaucoup de voix féminines, aériennes ,derrière l'instrumentation et le piano omniprésent (normal ) qui ne me plaisent... qu'à moitié ....certains thèmes trés connus , soit, mais il a fait beaucoup mieux, non ? Enfin, je m'avance peut-être, j'ai pas encore tout écouté ! C'est juste une impression.

Pas encore écouté non plus pour ma part, je vais essayer de le faire dans les prochains jours... c'est un double album, c'est ça ?

C´est un inédit enregistré en 1987, en famille(s) (Jobim, Morelenbaum et Caymmi) et édité en 1995, d´abord comme un très bel objet, boite en carton et livret papier glacé avec très belles photos (Jobim en tablier faisant du café dans sa cuisine). Il y a un peu à boire et à manger dans cet album. Trop de choeurs féminins et Danilo Caymmi chante mal. Mais comme toujours chez Jobim, des perles introuvables ailleurs, comme ces versions dépouillée, chantées avec le seul accompagnement de son piano, dans le style du très beau Live at Minas, de Sucedeu Assim ou Eu sei que vou te amar, et aussi Por causa de voce chanté par Paula Morelenbaum ou encore un très beau Sabiá. Il faut aussi noter la grande qualité de l´enregistrement et du mixage. Et puis dans ce disque on sent une présence, due à l´ambiance chaleureuse, familiale et amatrice.

Merci evaristo pour ta description, ça m'a l'air bien alléchant ma foi ! j'ai hâte d'écouter ça (dommage que je sois débordé hélas )

Citation :

Trop de choeurs féminins

Ouf, ce n'était pas une illusion auditive !
Merci Evaristo

Citation :

Il y a un peu à boire et à manger dans cet album

C'est un peu ce qu'il m' a semblé à une première écoute (semi-écoute) rapide mais je vais prendre le temps de bien écouter les titres dont tu parles !
merci de ton avis Evaristo !

evaristo a écrit:

Je viens de découvrir et j'ai adoré... les choeurs féminins ne m'ont même pas génés pour ma part ! un BIJOU !

Je vous recommande particulièrement le sublime "Sabia", la reprise de Villa Lobos "Modinha (Seresta N 5)" (une mélodie classique à tomber tellement c'est beau), une version fantastique de la "Cancao Do Amor Demais" (popularisée par E.Cardoso) et l'émouvante "Derradeira Primavera"...

à acheter ici :
http://astore.amazon.fr/chet-21/detail/B000ACZWYW/

Souvenir d'un petit concert fin 80, au festival de jazz d'Antibes / Juan les Pins, un 14 juillet... Petit concert donc : Antonio Carlos Jobim et son orchestre, puis Joao Gilberto, tout seul avec sa guitare....
Et le temps qui passa bien vite, de 21 h à 2 h... Seul moyen de faire quitter la scène à Joao Gilberto : éteindre la lumière et couper le son... Il était trop bien, il ne voulait plus partir. Et moi non plus...

Punaise le bol que tu as eu !!

kfigaro a écrit:

evaristo a écrit:

Je viens de découvrir et j'ai adoré... les choeurs féminins ne m'ont même pas génés pour ma part ! un BIJOU !

Je vous recommande particulièrement le sublime "Sabia", la reprise de Villa Lobos "Modinha (Seresta N 5)" (une mélodie classique à tomber tellement c'est beau), une version fantastique de la "Cancao Do Amor Demais" (popularisée par E.Cardoso) et l'émouvante "Derradeira Primavera"...

à acheter ici :
http://astore.amazon.fr/chet-21/detail/B000ACZWYW/

c'est cet album-ci qui m'a fait approfondir l'oeuvre de Jobim, ca doit etre le cd que j'ai le plus écouté de toute ma médiathèque tous styles confondus.. Cet album est une perle à mon sens. Et les choeurs féminins sont ma gni fi ques.... A recommander absolument.




Sinon, je viens de trouver une vidéo de super qualité qui date de 1965 , en couleur, jobim avec Andy Williams :

https://www.youtube.com/watch?v=cPQ8wflik2A

Tonino a écrit:

Sinon, je viens de trouver une vidéo de super qualité qui date de 1965 , en couleur, jobim avec Andy Williams :https://www.youtube.com/watch?v=cPQ8wflik2A&mode=related&search=

Oh la la, quel bonheur absolu, ce lien ! Ca me donne envie de pleurer tellement c'est beau...
Et puis existe-t-il au monde une musique aussi mélancolique que la bossa, aussi "happy sad" ?...
Quelle classe il avait, Tom, en plus !

Bon, pour revenir au sujet initial du topic, j'avoue que le point d'interrogation du titre me surprend ! Evidemment que c'est le maître !
Même si sa discographie est inégale (un peu trop de sucrerie dans certains de ses premiers enregistrements, vraiment trop calibrés pour le marché nord-américain, et une nette baisse d'inspiration à partir de la fin des années 70), ses sommets, eux, sont inégalés et inégalables !
Urubu a été cité, et c'est pour moi son plus grand album, où il va d'ailleurs bien au-delà de la bossa, pour rendre encore plus clairement hommage à ses propres maîtres (Ravel, oui, mais surtout Debussy et bien sûr Villa-Lobos) et aussi pour entretenir un dialogue à distance avec... Michel Legrand (certains passages du disque semblent tout droit sortis de la BO de Peau d'âne) !

Enorme tendresse aussi pour Stone flower et sa pochette d'une classe folle (un album CTI, of course...) !

mister_kenyatta a écrit:

Et puis existe-t-il au monde une musique aussi mélancolique que la bossa, aussi "happy sad" ?...

franchement même si j'ai pas encore tout écouté en ce qui concerne les musiques du monde, je réponds "Non" sans hésitation !!

mister_kenyatta a écrit:

Quelle classe il avait, Tom, en plus !

jeune, il avait effectivement une sacrée belle gueule

mister_kenyatta a écrit:

Urubu a été cité, et c'est pour moi son plus grand album, où il va d'ailleurs bien au-delà de la bossa, pour rendre encore plus clairement hommage à ses propres maîtres (Ravel, oui, mais surtout Debussy et bien sûr Villa-Lobos) et aussi pour entretenir un dialogue à distance avec... Michel Legrand (certains passages du disque semblent tout droit sortis de la BO de Peau d'âne) !

entièrement d'accord, je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux !!

et Peau d'âne s'inspirant aussi de Ravel, Auric et Debussy, c'est donc logique finalement !

Pfff, c'est plus qu'un topic qu'il faudrait pour parler de Jobim, carrément une section entière du forum !
Un des grands regrets de ma vie, c'est quand même d'avoir vraiment plongé dans l'univers de ce géant peu de temps après sa mort, et donc de ne pas l'avoir vraiment connu (en tout cas, pleinement apprécié) de son vivant.
Aujourd'hui, si on me retirait sa musique, ce serait un peu comme si on m'extrayait un organe vital

Sauf erreur de ma part, il n'existe aucune monographie sur Jobim en français et même en anglais, non ? Je parle de livre, pas de site.
J'ai un souvenir le concernant, la seule fois où je l'ai vu vivant à la télé, sans doute la dernière fois où on l'a vu vivant à la télé française (ça n'a pas dû être si fréquent, en plus), et c'était dans une émission totalement ovni !
Ca devait être pas loin d'il y a une quinzaine d'années, où notre Thierry Ardisson national (si, si !) s'était mis en tête de jouer les Tintin reporter dans une ville à l'étranger (une ville par émission), à la rencontre de personnalités locales.
La première émission était consacrée à Rio et la personnalité phare, c'était Jobim !
Et je me souviens qu'on voyait donc l'homme en noir chez l'homme en blanc, l'écoutant jouer à son piano, dans sa propre maison ! Et je ne connaissais guère Jobim que de nom et via quelques tubes interplanétaires (Garota de Ipanema, Corcovado, Insensatez...).
Bon sang, je donnerais très cher pour revoir aujourd'hui cette émission !!!
Et j'ai depuis quelque temps une envie dévorante de contacter Ardisson (malgré tout le mal que je peux aussi penser de lui) pour l'entendre parler de cette rencontre...
Comme il semble me souvenir que son concept d'émission a fait long feu (il a dû en faire une ou deux autres, pas plus), je suis aboslument convaincu qu'il l'a vendu à France 2 pour rencontrer Jobim chez lui, je veux croire que tout le reste n'était que prétexte !

Rien que pour ça (et aussi pour la curiosité musicale de sa femme Béatrice), je garderais toujours une certaine tendresse pour notre royaliste cathodique

Quelqu'un d'autre s'en souvient-il ?...

Non je ne me rappelle pas du tout de ça, faut dire que je regardais peu Ardisson à la télé, ton histoire est très étonnante en tout cas... tu as fouillé dans les archives de l'INA ? (à mon avis, ça doit pas y être mais sait t'on jamais) :

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php

Je viens d'essayer (je n'y avais pas pensé !), mais n'ai rien trouvé...
Je ne le jurerais pas mais il me semble que ça s'appelait Escale à... et donc, en l'occurrence, Escale à Rio.
Rien trouvé non plus sur Google.
Mais je vous rassure sur mon alzheimer: je suis certain de ne pas avoir rêvé cette émission ! On n'invente pas un truc pareil

mister_kenyatta a écrit:

Bon sang, je donnerais très cher pour revoir aujourd'hui cette émission !!!

Ah oui, combien? Moi j'ai l'émission sur cassette vidéo...

Je viens de retrouver la cassette. L'émission s'appelait "Long courrier: Une nuit à Rio". Elle a été diffusée sur France 2 le lundi 14 février 1994.

Cristobal a écrit:

mister_kenyatta a écrit:

Bon sang, je donnerais très cher pour revoir aujourd'hui cette émission !!!

Ah oui, combien? Moi j'ai l'émission sur cassette vidéo...

Ooops, je me suis un peu avancé...

Bon, alors, dis-nous, ça vaut le coup ou bien Ardisson s'est juste contenté de demander à Tom si, "sucer, c'est tromper" ?!?

Faut que je trouve le temps de revoir cette cassette, puis je te raconte.

Et bien voilà, comme promis j'ai pris le temps de revoir cette cassette un peu oubliée. Même si l'on n'échappe pas à certains clichés, cette émission de 1994 brosse un portrait assez réaliste de différentes facettes de la vie à Rio.

Certaines séquences valent leur pesant de farofa, par exemple celle où Ardisson, au sommet du Pain de Sucre, nuitamment et sur fond d'orage, interviewe Ronald Biggs. Le gangster britannique (au demeurant très sympa...), auteur du hold up du train postal Glasgow-Londres en 1964, raconte sa vie au Brésil. Il explique notamment qu'il y a enregistré un disque avec les Sex Pistols!...

Ardisson s'aventure dans la favela de Mangueira, où il rencontre la toute jeune reine de la bateria de l'école de samba locale. Dans un genre et un quartier beaucoup plus huppés, le "client" suivant n'est autre qu'Ivo Pitanguy, le plus grand chirurgien esthétique du monde.

Et puis il y a l'interview d'Antonio Carlos Brasileiro Jobim en personne. Il explique avoir été influencé par les Arabesques et la Suite bergamasque de "Claude-Achille" Debussy. Vous saviez qu'Achille était le deuxième prénom de l'illustre compositeur français? Au piano dans sa maison de Tijuca, Jobim interprète quelques-unes de ses compositions les plus célèbres: Desafinado, Corcovado, Agua de março, etc. Entre une bouffée de cigare et une gorgée de bière, le génie (c'est Tom, pas Thierry...) sort cette phrase dont j'adore l'auto-dérision: "Le portugais est la langue des espions. Quand tu parles portugais, personne ne te comprend"...

La séquence suivante nous transporte dans une salle de l'hôtel Méridien, où l'on assiste à une répétition de Chico Buarque avec ses musiciens. Chico tel qu'on le connaît, toujours discrètement charmeur, réservé mais souriant, cultivé et plein d'humour. Quel mec admirable!

Il y a d'autres séquences dont je vous épargne la description, mais à la fin de l'émission, on se rend compte qu'on a passé un excellent moment. On se dit aussi qu'Ardisson était sans doute plus créatif à cette époque qu'aujourd'hui. Et surtout, on est pris d'une furieuse envie de sauter dans le premier avion qui part pour Rio de Janeiro...