Enigme maritime

Loin, loin, loin
dans le temps
vous devrez remonter
et sur bateau naviguer

pour révéler l'énigme
de cette aventure maritime
qui a pour morale finale

qu'on sait toujours d'où on part
mais jamais où on arrive
et encore moins quand on revient!

La vie n'est-elle pas ainsi?

Quoi qu'il en soit celui-ci
partit de bon port en France
et revint à pied à même port.

Entre départ
et retour
que s'est-il passé?
Et pourquoi donc
cette histoire
mérite-t-elle
de figurer
en bonne place
sur ce Forum
franco-brésilien?

Ouille.. pas beaucoup d'indices, à part

"Quoi qu'il en soit celui-ci
partit de bon port en France
et revint à pied à même port."

Mais ça devrait pouvoir se faire

Revint à pied
mais ne revint pas seul
car Prince à ses côtés
l'accompagnait
qui ne revit jamais
la terre de ses parents
mais su prospérer
en terre de France.

Alors ça coince?

J'avoue que ce n'est pas simple
mais cette histoire incroyable
mérite bien un petit effort, non?

Bon, alors je vous dirai
que le port de France
d'où partit la coquille de noix
tout petit bateau de 120 tonneaux
sur la côte normande
est bien plus connu
aujourd'hui par les parisiens
et les amateurs de galeries
que pour les exploits
de ce fier navigateur!

Silvinho "l'espoir" , é a ultima que morre...
um xero

Parabens Maria!
Mas por favor
deixa os outros
(se tiver?)
procurar um pouco
antes de revelar
o fim da historia...

Abraço

Evidemment, maintenant c'est plus facile Il s'appelait B.P.G non?

Oui, c'est ça
Bravo à tous les deux!

Je reviendrai plus tard
pour raconter la suite...
Mais d'autres questions
peuvent encore permettre
à d'autres (?) de trouver
la réponse de l'énigme.

Silvio a écrit:

Et pourquoi donc
cette histoire
mérite-t-elle
de figurer
en bonne place
sur ce Forum
franco-brésilien?

Peut-être c'était le tout premier forum franco-brésilien...
Que história a história d"Essa américa" na França, heim !
.

Ahhh ce Paulmier n'a pas eu trop de chance .... tant de temps en mer et autant à éviter les Anglais pour fracasser son bateau sur un ilot d'une presqu'île du Contentin .... Et cela à cause dun breton... Maintenant je comprends pourquoi on doit pas dire que certain département de l'ouest de la France est breton alors qu'elle est normande .......

Bon j'attends que l'on m'éclaire. Les réponses me sont aussi énigmatiques que les questions .

Le 24 juin 1503
Binot Paulmier de Gonneville
quitte le port de Honfleur
à bord de l'Espoir
un petit bateau de 100 tonneaux
"bon de corps et voiles"
avec deux marins portugais
ramené de Lisbonne,
un bon pilote, un chirurgien,
un équipage de soixante marins
et deux ans de vivres.
Il part à la conquête de l'Atlantique sud
pour ramener de quoi faire commerce.

Après six mois d'errance dans l'Atlantique,
la mort subite du pilote en novembre 1503
et moult tempêtes rugissantes suivis de calmes plats,
on voit enfin des paquets d'herbes sur la mer,
et de grands oiseaux marins :
la terre est proche.

Le 5 janvier 1504,
l'Espoir mouille dans un estuaire
qui rappelle tout à fait à Gonneville
celui de l'Orne, en Normandie....

Si vous allez passer
un week-end à Honfleur
et si vous entrez par hasard
au "Jardin des personnalités"
en apercevant ce buste massif
vous saurez reconnaître alors
Binot Paulmier de Gonneville
qui sans le savoir lui-même
mit un jour le pied au Brésil
et en ramena un petit Prince
qui fit souche en Terre de France.

Comme je suis fénéant, je me contente de lire et de ne faire aucune recherche sur internet pour ces énigmes poétiques, même si les situations étaient loins de l'être, la plupart du temps. ( et ça suffit presque à mon bonheur).
Mais là plus les éclaircissement sont donnés moins je comprends.
Alors a t'il abordé les côtes brésiliennes ou pas ? Ou n'a t'il fait que des ronds dans l'eau ?

Encore un peu de patience
pour connaître la suite et fin
de cette énigme maritime
qui fait de Binot Paulmier
un personnage historique
et sans doute poétique
pourtant bien oublié
de nos livres d'Histoire.

Janvier 1504...
Gonneville et ses compagnons
durement éprouvés par la traversée
passent six mois sur ces rivages
inconnus ne figurant sur aucune carte.
La nature est propice,
la nourriture abondante,
le climat tempéré,
les indigènes accueillants.
Gonneville appelle
cette terre découverte
les Indes méridionales...

En juillet de la même année,
après avoir réparé l'Espoir
et reconstitué les vivres,
Gonneville décide de rentrer.
Le roi indien devenu un allié
accepte de lui confier
son propre fils Essomériq
contre promesse de revenir
l'année suivante.

Le voyage de retour vers la France
ne sera pas de tout repos...

Tout d'abord, en longeant des côtes,
les Français sont assaillis par des indigènes,
des cannibales, et plusieurs hommes sont tués.

Au début de février 1505, "ils revoient l'étoile du Nord".
La tempête les pousse vers les côtes d'Irlande
où ils sont forcés de faire une escale.
Puis ils arrivent enfin dans la Manche, le 7 mai,
devant les îles de Jersey et Guernesey.
Là ils sont attaqués par un pirate anglais,
puis bientôt par un pirate breton,
et n'ont d'autre choix que d'échouer le bateau
sur Guernesey, où il est détruit et pillé,
et de nombreux marins tués.

Ayant tout perdu, Gonneville et ses hommes
-ils ne sont plus que 28, dont Essoméricq
et les deux Portugais-
réussissent à débarquer sur la côte normande,
et, le 20 mai 1505, ils arrivent à pied à Honfleur.
Il ne leur reste absolument rien,
ni les objets rapportés pour le commerce
ni les journaux de bord,
ni les preuves de leur découverte,
si ce n'est Essoméricq ...

Binot Paulmier de Gonneville
ne retourna jamais au Brésil.
Il adopta Essoméricq
comme son propre fils
lui donna son nom
le maria avec une parente
et en fit son héritier.
Essoméricq fit souche
en Normandie
et donna à Binot Paulmier
de nombreux petits-enfants.
Il s'adapta si bien
qu'il vécut, dit-on, jusqu'à l'âge avancé
pour l'époque, de quatre-vingt-quinze ans

Belle histoire!

Il est probable que la même mésaventure soit arrivée à d'autres navigateurs qui se sont fait emporter au Brésil par le mauvais temps, bien avant la découverte officielle en l'an 1500 par Pedro Alvares Cabral. Mais ils ne sont sans doute jamais revenus.

C'est fort probable en effet
que certains y soient allés
sans jamais en revenir...
Entre la première traversée
de Christophe Colomb en 1492,
la découverte du Brésil en 1500,
et l'arrivée à Rio de Villegagnon en 1555,
bien des navigateurs
souvent normands et bretons
ont fréquenté ces côtes
pour ramener toutes sortes de marchandises.
Ils gardaient souvent le silence
sur leurs itinéraires
et les lieux qu'ils fréquentaient
comme un secret
qui leur garantissait
l'exclusivité
et le monopole
sur leurs trouvailles...

Epilogue 1:

Qui soulève bien des questions
sur la descendance de Essoméricq
devenu par mariage un Paulmier de Gonneville....
sur le statut et l'identité des descendants d'immigrés...
et sur la redoutable efficacité de l'administration française
de l'Ancien Régime
à suivre les contribuables et à recouvrer l'impôt dû!
Des questions évidemment inactuelles
dans la France d'aujourd'hui...

"En 1658, un certain abbé Jean Paulmier, chanoine à Lisieux, et ses deux sœurs, sont avertis d'avoir à payer aux finances royales le "droit d'aubaine", comme étant eux-mêmes des "aubains" : c'est-à-dire des étrangers vivant sur le sol français.

Il leur est démontré que, comme descendants directs de l'Indien Essoméricq, ils sont en effet des étrangers. Car ils en sont les arrière-petits-fils, issus du mariage de l'ex-Essoméricq devenu Binot Paulmier avec la parente du capitaine.

L'abbé Paulmier se souvient alors qu'il a, dans les papiers de famille, l'histoire du voyage de Gonneville et de l'arrivée d'Essoméricq en France. Il représente à l'administration qu'Essoméricq est resté en France involontairement, et qu'on ne peut donc pas imputer la qualité d'étrangers à ses descendants. Après des démarches difficiles, l'abbé Paulmier se fait délivrer, par l'amirauté de Rouen, la copie du mémoire déposé par Gonneville, copie certifiée conforme le 30 août 1658, - et, grâce à ce document, il obtient finalement gain de cause, pour lui et pour les siens."

Ahh .. l'administration des impôts ! Retrouver les descendants d'Essoméricq et 153 ans après, leur réclamer des arriérés! Ils étaient redoutables...comme ils le sont aujourd'hui

Oui,
l'administration française a inventé
- si j'ose dire -
le concept de traçabilité.
Les régimes politiques
passent
les mémoires
s'effacent
mais l'administration
garde toute trace
de tout passage.
C'est un gage d'efficacité
c'est aussi un vrai risque d'abus
en cas d'atteinte aux libertés.
Stop et fin sur ce sujet SVP!

Epilogue 2:

La question reste posée
(même si personne ne l'a posée):
où donc Binot Paulmier de Gonneville
était-il donc arrivé ce 5 janvier 1504?

Bien des hypothèses ont été faites:
Madagascar, l'Australie...
et même la thèse d'un Voyage imaginaire.

Il est aujourd'hui certain
que Essoméricq appartenait
à la tribu des Carijo,
et que le navigateur normand
avait débarqué sans le savoir
sur la côte de l'actuel état de Santa-Catarina,
entre Rio-de-Janeiro et Porto-Alegre.

Epilogue 3:

Pour approfondir...

Le voyage de Gonneville (1503-1505)
et la découverte de la Normandie par les Indiens du Brésil.
Leyla Perrone-Moisés
Editions Chandeigne - 1995 - 25 euros



Les Aventures des Bretons au Brésil à l'Epoque Coloniale
Jean-Yves Mérian
Editions Les Portes du Large - 2007 - 20 euros