Oui Zedvan, tu as vraiment pris la mesure de la violence du texte. En 1979, on peut dire que le pire était déjà passé. L'abominable c'était vraiment le début des années 70.
Mais Chico, bien qu'il soit une cible intouchable était vraiment à bout de nerfs, poursuivi par la censure. L'artiste souvent ne peut même pas dire exactement d'où lui vient l'inspiration. Mon opinion personnelle est qu'il vivait ce cauchemar, qu'il en revait la nuit. Dans plusieurs de ses chansons on retrouve la même violence, le même cri de haine : dans « Apesar de voce » (Malgré vous) il leur lance « Quand le moment arrivera, toute ma soufrance je vous la ferai payer, intérêt et capital » « Vous payerez deux fois le prix de chaque larme versée » etc..
Je suis tout à fait d'accord également lorsque tu parles de mettre les deux textes côte à côte. Le texte de Chico est magnifique et d'une richesse extraordinaire : A commencer par l'emploi du « Tu » qui si on le prend dans le sens où c'est Chico qui s'adresse à ces « valeureux » qui semaient la terreur, sonne comme un Tu péjoratif (car le Tu peut avoir ce sens péjoratif. Si l'utilisation du Voce montre un certain respect dans la familiarité, le Tu – lorsque l'on est enervé ou en colère – signifie un profond mépris).
Le jeu des sonorités est excellent : Candango .. bando ... orangotango – Flagelado ... de tudo que é lado – Medonho ..Sonha .. baba na fronha.
Il y a dans l'intraduisible « descendo a ripa » de descer (descendre) et ripa (morceau de bois) l'idée toute aussi intraduisible d'une volée de bois vert.
Heureux de savoir que cette chanson t'a marqué.