Gonzo, écrits rock (1973-2001) - Patrick Eudeline

J'avoue que je ne suis pas du tout un lecteur de revues rock (et encore moins un spécialiste de cette musique comme un Shepp peut l'être), bien que j'ai eu moi aussi ma période inrocks (ou NME) à la fin des années 80 - début 90s. Mais la lecture de cet énorme pavé de 704 pages (!!!) pourrait faire taire pas mal des habituelles critiques "légitimistes" concernant la clique des "rock-critiques" : pêle-mêle : inconsistance, acculturation, postures branchouilles, superficialité, etc....

Au fil de milliers d'articles parus dans Best, Nova, Libération, etc... cet ancien punk et chanteur Patrick Eudeline retrace avec un luxe de détail inouï toutes les périodes du rock absolument sans exceptions (rap, techno et metal y compris !) et le tout avec une érudition littéraire, musicale et cinématographique à couper le souffle (à rendre même jaloux un Gittes ! c'est vous dire...)

Bien sur le bouquin n'échappe pas à la mauvaise foi (sa diatribe sur les Virgin Prunes même si elle n'est pas totalement inexacte prouve tout de même qu'il est loin d'avoir tout écouté de ce groupe bien plus éclectique qu'on ne le croit) mais ses analyses sur la distinction entre le dandysme et le snobisme, ses commentaires d'esthète averti sur le Velvet Underground, les Sparks, le punk, sa lucidité par rapport à des groupes parfois surestimés comme les Cure, ou par rapport à des mouvements comme le rap ou encore son avis sur le "retour des vieilles rengaines parisiennes" (Négresses vertes, néo-guinguette et tutti quanti) forcent l'admiration, même si son style baroque outré et à la limite de l'indigestion, son parisianisme (parfois) et ses cascades de références pour initiés (des listings de noms à n'en plus finir, dont au moins 75% me sont parfaitement inconnus) donne parfois le tournis...

Un livre qui intéressera sûrement un Charles ou un Shepp en tout cas (mais à mon avis des geeks comme eux connaissent déjà ça depuis des lustres ! )

Plus d'infos ici :
Gonzo

Tous les punks parisiens venaient écouter et découvrir des groupes Punk comme Contingent Anonyme, Man Ray, Métal Urbain, Asphalt Jungle et son chanteur Patrick Eudeline au Gibus, dans les Halles en plein bouleversement à la fin des années 70, début 80. Pour le meilleur et surtout pour le pire, ou alors j'étais trop jeune pour en croquer. Eudeline chantait faux, très faux. Faudrait que je fouille un peu dans mon bordel mais il doit y avoir quelques morceaux à sauver de l'oubli, comme "Polly Magoo" - Film de William Klein et surtout, rade magnifique du même nom disparu il n'y a pas si longtemps, et qui était tenu par un fou paranoïaque en face de la Cité. On n'y trouvait souvent ivres morts et loghoréiques à souhait: Marc Zermati et Pierre Benain - premiers à avoir fait venir les Sex Pistols au "Châlet du Lac ", Elodie lauten- reine décolorée des pipes en plein air- et son compère Jacno - aujourd'hui clean - et, surtout, Yves Adrien, père spirituel d'Eudeline chez qui ce dernier a considérablement trempé sa plume dithyrambique. L'OPEN MARKET, rue des Lombards, était aussi un lieu où on pouvait trouver Heudeline et, mieux, la renversante Béatrice Dalle alors inconnue. Aujourd'hui Eudeline n'aime que la Closerie des Lilas.

hélas je ne connais pas encore tout ça ! alors je note comme toujours... (ah ta prose, on dirait du Eudeline tiens ! )

Je connais de nom et de réputation.
Mais la seule chose que j’ai lu de lui, c’était la critique de l’album « Vespertine » de BJORK ( dans Rock’n’folk je crois, en 2001 ). De mémoire, il disait que c’était une musique pour bobos stressés, que c’était totalement creux et inintéressant !! Moi qui considère que cet album est certainement le disque Pop le plus inspirés des dix dernières années, tu comprendras que je n’ai pas très envie de me taper les 700 pages de délires monomaniaques de cet énergumène !!

Bon éventuellement, s’il écrit aussi bien que Gittes, je peux faire l’effort.
Mais j’en doute.

Dans le genre critique ( de ) rock’n’roll, peut-on faire mieux que Lester Bangs ? Une sorte de Charles Bukowski qui œuvrait dans la revue Rolling Stones dans les années 70. J’ai lu le premier des deux volumes réunissant ses critiques. C’est assez décapant.
Une biographie très intéressante vient de sortir sur le bonhomme. Pas eut le temps de la lire…

charles a écrit:

Je connais de nom et de réputation.
Mais la seule chose que j’ai lu de lui, c’était la critique de l’album « Vespertine » de BJORK ( dans Rock’n’folk je crois, en 2001 ). De mémoire, il disait que c’était une musique pour bobos stressés, que c’était totalement creux et inintéressant !! Moi qui considère que cet album est certainement le disque Pop le plus inspirés des dix dernières années, tu comprendras que je n’ai pas très envie de me taper les 700 pages de délires monomaniaques de cet énergumène !!

Bon éventuellement, s’il écrit aussi bien que Gittes, je peux faire l’effort.
Mais j’en doute.

Dans le genre critique ( de ) rock’n’roll, peut-on faire mieux que Lester Bangs ? Une sorte de Charles Bukowski qui œuvrait dans la revue Rolling Stones dans les années 70. J’ai lu le premier des deux volumes réunissant ses critiques. C’est assez décapant.
Une biographie très intéressante vient de sortir sur le bonhomme. Pas eut le temps de la lire…

Complètement d'accord: Lester Bangs = grosse pointure littéraire, mais mal traduit.

charles a écrit:

Je connais de nom et de réputation.
Mais la seule chose que j’ai lu de lui, c’était la critique de l’album « Vespertine » de BJORK ( dans Rock’n’folk je crois, en 2001 ). De mémoire, il disait que c’était une musique pour bobos stressés, que c’était totalement creux et inintéressant !! Moi qui considère que cet album est certainement le disque Pop le plus inspirés des dix dernières années, tu comprendras que je n’ai pas très envie de me taper les 700 pages de délires monomaniaques de cet énergumène !!

en même temps, il adore (le mot est faible !) le "Mezzanine" de Massive Attack, va comprendre...

pour le "Vespertine", il devait être mal luné ce jour là, parce que pour quelqu'un qui soit disant est "un blanc petri de dandysme baudelairien toujours à la recherche d'harmonies debussystes" (ce sont grosso modo ces termes je crois), avec ce disque de Björk, il aurait du normalement être servi ! bah, ça fait partie de sa mauvaise foi (dont j'ai parlé au début...)