Roberto Messias

Très belle version de Garota de Ipanema par Roberto Messias il y a 40 ans. L'exposé du thème est inspiré. Et le reste de l'album est du même cru. Du style et rien d'autre.

http://www.4shared.com/file/15281673/d8a99b2c/01_-_Garota_de_Ipanema.html



Dos de la pochette

Merci Gittes, j'écoute ça...

euh, Gittes, ça marche pas, j'ai un message d'erreur en gros :

"could not find media - removed ?"

kfigaro a écrit:

euh, Gittes, ça marche pas, j'ai un message d'erreur en gros :

"could not find media - removed ?"

J'essaye d'y remédier, mais il semblerait que "putfiles" ne soit pas très fiable.

kfigaro a écrit:

euh, Gittes, ça marche pas, j'ai un message d'erreur en gros :

"could not find media - removed ?"

Retournes sur le topic. J'ai mis un autre lien. Résolu?

ça marche ! superbe !! punaise le début est sublime avec ses accords de guitare très hypnotiques ...

excellente version un peu plus rapide que d'habitude mais c'est pas plus mal.

kfigaro a écrit:

ça marche ! superbe !! punaise le début est sublime avec ses accords de guitare très hypnotiques ...

excellente version un peu plus rapide que d'habitude mais c'est pas plus mal.

Je me dis que cette exposition du thème n'est pas seulement d'une très grande beauté, à savoir qu'elle crée spontanément une vive émotion, mais elle ouvre la porte sur un monde qui n'est plus tout à fait celui d'une sensualité à la limite de la mélancolie, mais la mélancolie même, et y plonge, et s'y enfonce profondément, loin du soleil compassé et jusque dans l'obscurité .Tout cela en quelques notes. Remarquable. C'est une forme presque autonome, comme un lied, tu peux passer ce début qui n'en est pas vraiment un en boucle et l'écouter interminablement en ayant l'impression qu'il n'est jamais le même. Revoilà les admirables mots de Verlaine.

"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend."

Magnifiques vers en effet (des classiques ! pour une fois que je connais !!) et belle prose de Gittes comme toujours, en fait ce type d'accords (que j'adore) me rappellent beaucoup ce que font très souvent des musiciens comme Joyce, Nelson Angelo ou certains titres de Vinicius Cantuaria, on est dans l'éther total et la vraie quintessence de la mélancolie tu as tout à fait raison, et le "Água e luz" de Joyce ressemble assez à ce que tu décris : cad une sorte de "forme presque autonome" pour reprendre tes propres termes : une sorte de rêve éveillé qui égrène des accords hypnotiques en boucle mais qui ne semble pas avoir de fin - de la musique faussement répétitive en fait...

Citation :

de la musique faussement répétitive en fait.

Exactement. Il y a un jeu de fausse symétrie, une perspective qui se dérobe au fur et à mesure que l'on avance - qu'elle se déroule - comme celle du jardin de Vaux le Vicomte, tu marches, tu marches, et à moment donné tu tombes sur une dépression du terrain que tu n'avais pas remarqué, et là, tu es devant les nymphées et il faut faire le tour si tu veux continuer, et tu n'en peux plus parce qu'il fait très chaud. alors tu t'arrêtes pour souffler un peu et il n'y a plus que toi et les statues de marbre couvertes de mousse, immobiles dans les allées sous el bleu léger du ciel. Tout est parfaitement inutile, vain si ce n'est que le projet mathématique inscrit dans le dessin du jardin contient quelque chose qui brise les reins de la raison quand tu étais sur le point de le trouver sans ombres.

Ça c'est la partie purement formelle de cette suite mathématique dont la périodicité est d'une infime mais constante instabilité.

Derrière c'est la nuit, l'extraordinaire succession des secondes, minutes et heures, des jours, des mois, des années en habit de deuil. La nuit comme glacis du temps entrevue comme à travers les persiennes qu'ouvrent les notes parfaites, identiques mais qui se tournent le dos dès qu'on les rapproche les unes des autres, portant l'avant à la rencontre de l'après et l'après au chevet de la mort et qui la force à se lever.

Hum, je fais jouer à nouveau la guitare de Roberto Messias et me dis à l'aune de ces quelques mesures que le plaisir que nous ressentons à les écouter n'a pas de prix.

Superbe version instrumentale de la "Garota". Rapide certes, mais d'une grande invention sur le plan rythmique.

Zaraké a écrit:

Superbe version instrumentale de la "Garota". Rapide certes, mais d'une grande invention sur le plan rythmique.

J'apprends à l'instant de Zeca Louro que Roberto Messias est mort à l'âge de trente ans dans un accident de la route.

Il ne laisse pas plus de 3 albums :

- 1 en hommage à Chico Buarque
- 1 en hommage à Tom Jobim - celui dont j'ai extrait "Garota" et ici "Meditacao"
- 1 en hommage à Burt Bacharach

Zeca a le premier et Caetano Rodrigues vient d'acheter le second à la Feira de Sao Paulo. Il me promet de les mettre en ligne dès qu'il les aura numérisés.

Restent des dizaines de compositions de son propre cru, très belles et originales semble-t-il, qui n'ont jamais été enregistrées, même par d'autres. Triste.

Alors, puisqu'il faut aussi lui rendre hommage, un très bel extrait du "Meditacao" : épuré, à fleur de nerf, et avec une science consommée du temps. Admirable.

Meditacao

Oui "épuré" c'est le mot, une version très sobre et feutrée, encore un truc que je n'aurais sûrement pas découvert sans ton conseil...

kfigaro a écrit:

Oui "épuré" c'est le mot, une version très sobre et feutrée, encore un truc que je n'aurais sûrement pas découvert sans ton conseil...

Nos efforts à l'endroit du grand Caetano ,n'étant pas inutiles, voila le second album en hommage à Chico Buarque qui réapparait après de longues années de silence.

Voici "Meu-Refreao", joué par Messias dans l'urgence et avec une telle obstination que cela force l'admiration une fois de plus. Cela dit la fin est étonante et les qualques notes de vibraphone, bien que plaisante, inutiles et dérisoires au regard de la musique jouée par le guitariste, au point même que le vibraphoniste s'en rend compte et avorte raisonnablement une première tentative... La seconde sera plus pertinente.

Click here to watch Meu-Refreao

Encore une grande interpêtation qui nous permet pendant 2 minutes et 44 secondes d'oublier le monde de Nicolas Sarkozy.

GITTES a écrit:

Encore une grande interpêtation qui nous permet pendant 2 minutes et 44 secondes d'oublier le monde de Nicolas Sarkozy.

La Bossa Nova ne correspond pas à l'identité nationale, c'est trop métissé comme musique. . En revanche "1000 colombes" de Mireille Mathieu, ça oui c'est de la musique politiquement correcte

Comment ça, tu veux dire que Sarkozy n'aime pas la musique brésilienne ?
Bon, en fait, il ne doit pas trop écouter de musique, vu les artistes qui l'entourent...

Christian a écrit:

Comment ça, tu veux dire que Sarkozy n'aime pas la musique brésilienne ?
Bon, en fait, il ne doit pas trop écouter de musique, vu les artistes qui l'entourent...

Sarko écoute des bossas chantées par Mireille - en privé sans son casque, sexy, hein? - accompagnée à la guitare pithécanthropique - mais sans érection - par Jojo le rascal bobo fécalum alcoolo sans vraie patrie fiscale.

GITTES a écrit:

Voici "Meu-Refreao", joué par Messias dans l'urgence et avec une telle obstination que cela force l'admiration une fois de plus. Cela dit la fin est étonante et les qualques notes de vibraphone, bien que plaisante, inutiles et dérisoires au regard de la musique jouée par le guitariste, au point même que le vibraphoniste s'en rend compte et avorte raisonnablement une première tentative... La seconde sera plus pertinente.

punaise, dommage que César ne vienne plus trop en ce moment ici, il aurait adoré ça !

kfigaro a écrit:

GITTES a écrit:

Voici "Meu-Refreao", joué par Messias dans l'urgence et avec une telle obstination que cela force l'admiration une fois de plus. Cela dit la fin est étonante et les qualques notes de vibraphone, bien que plaisante, inutiles et dérisoires au regard de la musique jouée par le guitariste, au point même que le vibraphoniste s'en rend compte et avorte raisonnablement une première tentative... La seconde sera plus pertinente.

punaise, dommage que César ne vienne plus trop en ce moment ici, il aurait adoré ça !

Encore un coup de théatre caétanesque! Notre ami nous gratifie - entre autres joyaux ( les deux autres publications déménagent) à l'instant du "Mario Castro Neves & Messias - The Wonderful Latin American Sound of Brazil (1967)". Le tout chanté par une floppée de chanteuses du cru. Un Messias qui, n'était même pas au catalogue!

Je réécoute encore et encore Meu Refreao- putain que c'est bon - et me dis que l'effort passioné de Messias, la manière dont-il débouche sur une véritable explosion - orgue-organique - jubilatoire sont sans pareil. C'est pour cela que le vibraphoniste est largué, je l'immagine stupéfait dans le studio comme un mec qui veut sauter dans un train en marche.