La photographie brésilienne

C’est en écoutant Noites do Norte et en rêvassant devant le livret du CD que j’ai découvert ce photographe, Mario Cravo Neto, originaire de Salvador de Bahia.

http://www.cravoneto.com.br/

Peut-être plus connu internationalement pour son travail en noir et blanc (avec une approche du corps influencée par la sculpture ), j’ai personnellement un faible pour ses photos en couleur de Salvador.

Souvent inspiré par le candomblé et les rites à caractère religieux, toujours avec une lumière et un cadrage particulier, un travail sur le corps et le silence ( !! ), ses photos dégagent une grande beauté empreinte de mystère.




















Il est évidemment très proche et très sollicité par les chanteurs bahianais.

Whaow superbe ! Merci Charles...
La photo des maisons ou église est magnifique, on dirait une photo de théâtre, les lumières de Patrice Chéreau sont très proches de ça.
Quant à la photo de Caetano, la plupart d'entre vous peut imaginer ce que j'en pense. On dirait un personnage de Pasolini, non ?

Oui c'est vrai, Caetano est presque christique sur cette photo, mais avec une dimension sensuelle, j'allais dire désirable... (au sens pasolinien bien sur )

Toutes ces photos sont sublimes... Je suis sous le charme !

Si ce n'est déjà fait, je vous conseille d'aller voir les installations de Mario Cravo Neto et particulièrement les deux dernières :
Na terra sob meus pês.
Somewhere over the rainbow.

C'est un peu petit mais c'est magnifique quand même.

Page installation

Oh merci Charles !!!

Je suis amateur de photographie.....et je suis amateur de Brésil, mais j'ai jamais songé à faire le lien : ...Les photos sont superbes ..

c'est pas lui qui aurait fait cette pochette ?

Pour continuer dans la photographie brésilienne, et précisément bahianaise, il faut absolument parler de Pierre Verger. Certains d’entre vous doivent le connaitre. Pour les autres, et comme j’ai la flemme de résumer, voici une présentation issu de l’Express :

(…) Blanc de peau, Noir de cœur, Brésilien au passeport français, bourgeois de naissance, rebelle d'esprit, intellectuel nourri d'irrationnel, il était photographe et ethnologue, grand voyageur, fin observateur. Elevé dans le XVIe arrondissement de Paris, fils d'imprimeur, il mène d'abord la vie insouciante et oisive des jeunes gens de bonne famille. Il a 30 ans lorsque sa mère décède. Estimant n'avoir «plus aucune raison de garder cette espèce de dignité apparente», il quitte tout et part, à pied, dans le Midi puis en Corse, un Rolleiflex d'occasion en bandoulière. L'Océanie, les Etats-Unis, le Japon, la Chine, les Philippines suivront, qu'il photographiera pour divers journaux.
La première fois qu'il pose le pied à Bahia, cela fait déjà quinze ans qu'il parcourt le monde: nous sommes en 1946, il a 43 ans, l'Europe panse ses plaies, il découvre que toutes les artères de Salvador de Bahia bouillonnent. Attraction immédiate. Verger s'y installe et travaille comme reporter pour le magazine O Cruzeiro. Dans l'un de ses nombreux livres, il avait décrit son arrivée à Bahia, le 5 août 1946, à bord du navire le Comandante Capela, et la joie qu'il avait éprouvée. «Cette allégresse n'était pas sans raison d'être, car trente-six ans après je l'éprouve encore», écrira-t-il plus tard. En moins de trois ans, Verger accumule les clichés: scènes de pêche, de carnaval, de fête religieuse, de capoeira, dormeurs, danseurs, paysans, vues de la ville et de la campagne brésiliennes.
Mais Pierre Verger était bien plus qu'un photographe voyageur. Dès 1948, il se lance dans l' «anthropologie visuelle». Sous l'impulsion de Théodore Monod, alors directeur de l'Institut français d'Afrique noire, il s'attelle à la rédaction d'un mémoire sur la traite négrière. C'est le début du grand travail de sa vie, l'établissement d'un pont entre l'Afrique et le Brésil, de sa fascination pour le culte afro-brésilien et le syncrétisme religieux. Bien qu'il se dise irréligieux, il est initié au candomblé, nom des cultes vaudous des Yoruba (ethnie principalement présente au Bénin et au Nigeria), pratiqués au Brésil. Il devient babalao (grand prêtre), rebaptisé Fatumbi. Il s'agit d'une seconde naissance. Preuve de son initiation, il porte en permanence - parfois dans sa poche - le collier rouge et blanc qui lui a été offert. Lui qui n'a pas la moindre goutte de sang africain dans les veines s'identifie tant à ses nouveaux frères qu'il remarque: «Lorsque de Bahia je suis retourné dans le golfe du Bénin, je ne me sentais plus ni photographe ni ethnologue. J'avais un peu l'impression d'être un descendant d'Africains qui retournait sur la terre de ses ancêtres, en quête de ses racines.»
Même s'il a ensuite continué de voyager, Bahia est resté son port d'attache. A sa mort, en février 1996, il y demeurait encore, dans un quartier pauvre, marchant pieds nus, vêtu d'un pagne, sans radio, sans téléphone, adulé de ses nombreux admirateurs, respecté de tous, vivant au milieu de ses quelque 65 000 négatifs, rangés dans de petits classeurs, avec pour compagnon un chat nommé Jean-Jacques... par Laurence Debril


Une fondation a été créé à Salvador pour conserver et mettre en valeur ses travaux photographiques ( mais pas seulement ). Ils ont un site internet :

http://www.pierreverger.org/fr/index.htm


Le site est assez incroyable. On peut visionner près de 5 500 photos, réalisées tout au long de sa vie et aux quatre coins du globe. Et pour cela, il y a un système de recherche en arborescence très pratique.


Je vous ai concocté une petite exposition, principalement sur Salvador et l’état de Bahia :




























































J’adore ses nombreuses photos de tireurs à la corde ( les jangadas sur les plages, les dockers dans les ports ). Graphiquement, je trouve ça splendide, surtout avec une telle qualité de noir et blanc.








Il aimait bien les dormeurs aussi.








Hé ! Mais on le connait, lui…






…et la pitchounette à gauche, vous l’avez reconnue ?

Tiens j'allais dire "on dirait les photos de Fatumbi Verger".....

Alors qui est cette petite fille ?

Merci en tout cas Charles, c'est magnifique.

Ça fait quelques temps qu'on a pas évoqué la photographie brésilienne.

Alors voici Evandro Teixeira, qui oeuvre dans le photo journalisme depuis les années 60.

http://www.evandroteixeira.net/



















Certaines sont terribles. Celle-ci, c’est « la cité de Dieu » en un seul clic.


68 à Rio.


Ça c’est pour Javadd. Mais c’est plus pour la chemise !
La photo est moyenne.


Tom et son manguier

WAWAWAA !!

SubliMes

Merci beaucoup, Charles, pour cette très belle contribution au forum.

Je prendrais bien quelques unes de ces photos pour en faire un diaporama à placer sur mon site. La question sera celle des droits. Est-ce vraiment faisable ?

Aurais-tu l'amabilité de jeter un oeil sur la première page ainsi qu'aux rubriques "articles" et "expositions" pour me donner un avis ?

Merci,


www.llorca-shewan.net

Merci Charles pour l'homme à la chemise !

PS : Les autres photos sont pas mal également...

Obrigado a vocês

llorca shewan a écrit:

Je prendrais bien quelques unes de ces photos pour en faire un diaporama à placer sur mon site. La question sera celle des droits. Est-ce vraiment faisable ?

Pour ce qui est des droits, Llorca, je n’y connais pas grand-chose et je m’en remets au bon sens. Puisque tu n’utilises pas les photos à des fins commerciales, et du moment où tu mentionnent leurs auteurs ( ce que tu fais tout naturellement ) je pense que tu peux les mettre sur ton site sans soucis. Tu contribues ainsi à les faire connaitre ( qui connaissait Mario Cravo ou Evandro Teixeira avant de venir sur ce topic du forum ? ).

C’est vrai que certains photographes et leur agence sont complètement paranoïaques. Ils barricadent leurs photos derrière des systèmes Macromedia ( qui empêchent de récupérer les photos sur le PC ), avec en plus leur nom en grand en travers des photos !! C’est tant pis pour eux, ils resteront confiner dans leur forteresse virtuelle et n’auront pas l’honneur des forums et du partage des connaissances.

charles a écrit:

Obrigado a vocês

llorca shewan a écrit:

Je prendrais bien quelques unes de ces photos pour en faire un diaporama à placer sur mon site. La question sera celle des droits. Est-ce vraiment faisable ?

Pour ce qui est des droits, Llorca, je n’y connais pas grand-chose et je m’en remets au bon sens. Puisque tu n’utilises pas les photos à des fins commerciales, et du moment où tu mentionnent leurs auteurs ( ce que tu fais tout naturellement ) je pense que tu peux les mettre sur ton site sans soucis. Tu contribues ainsi à les faire connaitre ( qui connaissait Mario Cravo ou Evandro Teixeira avant de venir sur ce topic du forum ? ).

C’est vrai que certains photographes et leur agence sont complètement paranoïaques. Ils barricadent leurs photos derrière des systèmes Macromedia ( qui empêchent de récupérer les photos sur le PC ), avec en plus leur nom en grand en travers des photos !! C’est tant pis pour eux, ils resteront confiner dans leur forteresse virtuelle et n’auront pas l’honneur des forums et du partage des connaissances.

Amen .... ( Ou alors amène ... ?)
Oups dsl .... oui je sais je sors

Bon, je voudrais parler d'une photo mais je ne connais pas le photographe... J'ai volé cette photo au blog Obra em progresso de Caetano.
Une photo très picturale, à l'ambiance étrange, très proche du travail des artistes contemporains.

Un clair obscur savant, un portrait de groupe très composé avec un bel effet de profondeur, une composition pyramidale. Et beaucoup d'ironie, dans tout ça puisque les héros, les Velosos sont "escondidos" c'est à dire "cachés" comme dit Caetano. Cae est dans l'ombre et Moreno tourne la tête.

Is ont l'air d'être aux commandes d'une centrale nucléaire, avec un homme en noir qui surveille, ou bien , comme dans un James Bond, le méchant dans l'ombre (le méchant est souvent dans l'ombre) s'apprête à lancer un missile nucléaire pour faire éclater une guerre mondiale (et après je m'étonne de ne pas bien dormir )

Ben, moi ça me faisait penser à ce type de photos que l'on voit un peu partout dans les expos d'art contemporain, c'est un peu angoissant aussi remarque....

Voici deux exemples des oeuvres des artistes les plus connus dans ce courant là.

Ça c'est Valérie Jouve qui a beaucoup travaillé sur des portraits de personnes dans leur espace social ce qui devrait plaire à Kfigaro comme démarche...



Et ça Jeff Wall qui se veut un témoin ironique de la vie moderne. Ici un mec fait un doigt d'honneur à un autre...

charles a écrit:

Ça fait quelques temps qu'on a pas évoqué la photographie brésilienne.

Alors voici Evandro Teixeira, qui oeuvre dans le photo journalisme depuis les années 60.

http://www.evandroteixeira.net/



















Certaines sont terribles. Celle-ci, c’est « la cité de Dieu » en un seul clic.


68 à Rio.


Ça c’est pour Javadd. Mais c’est plus pour la chemise !
La photo est moyenne.


Tom et son manguier

J'avais pas vu !!!! J'aime beaucoup, surtout les premières.....Elles me font vachement penser à Salgado je trouve. Avec des plans toujours déroutants et des contrastes forts...A l'image du pays

Julos77 a écrit:

Si c'est un quizz, Julos, j'ai gagné !!

Electric Ladyland !!

Mais pourrais-tu nous en dire plus ? C'est-à-dire le nom du photographe ( et éventuellement les coordonnées de demoiselles...bon, je )

C'est marrant comment cette photo a été reprise des milliers de fois...

Alors je ne sais pas qui a pris la photo mais j'aurais bien aimé être à la place de Seu

Sebastião Salgado

Plus personne
ne s'intéresse
à la photo?
Ni à la cause
indigène?

Bon
alors
en musique
avec Elis
et bien d'autres
ce florilège
d'images
superbes
parfois cruelles
pour réapprendre
à voir autrement
en noir et blanc
et en couleur
derrière les clichés
souvent véhiculés
ce pays
de la diversité
et des écarts
extrêmes!
http://fr.youtube.com/watch?v=3esMXoApJCM&NR=1