| | Morte e Vida severina | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Morte e Vida severina Dim 21 Jan - 20:08 | |
| En lisant le fil de Tonino « Morphologie caractéristique d'un certain type de brésilien.. » je me suis souvenu de ce long poème admirable de João Cabral de Melo Neto, « Morte e Vida severina ». Je dis poème, en fait je pourrais dire ce chant fit l’objet d’un livre, bien entendu, mais aussi d’un téléfilm, d’une pièce de théâtre ( qui remporta le premier prix au Festival du Théâtre Universitaire de Nancy en 1966) avec en prime une mise en musique par un jeune de vingt ans à peine: Chico Buarque de Hollanda. Et oui, il a fait ça aussi le bougre! Tant de talent ça exaspère à force... Il a d’ailleurs réussi à tel point que l’auteur, Joao Cabral de Melo Neto, loin de s’en offusquer, reconnaissait avec un certain fatalisme que la musique s’intégrait à tel point au poème, que lui même ne pouvait plus le relire sans qu’aussitôt la musique lui vint en tête. De cette longue suite de poèmes qui compose Morte e Vida severina, le plus connu est « Funeral de um lavrador » (Ah comme j’en veux à Sheila pour s’être emparé de ce bijou d’une façon aussi grotesque) Funeral de um lavrador
Pour en revenir à « Morphologie caractéristique d'un certain type de brésilien.. », voici ma pauvre traduction du premier poème de « Morte e Vida severina », celui où Séverin se présente à nous :
« Mon nom est Séverin Comme je n’en ai point d’autre de baptême, Comme il y a beaucoup de Séverins Qui est un Saint de pèlerinage On m’a alors appelé Séverin de Marie. Comme il y a beaucoup de Séverins De mères appelées Marie, Je suis donc devenu celui de Marie du défunt Zacarias.
Mais celà dit peu encore : Il y a nombreuse clientèle, A cause d’un Colonel Qui se nommait Zacarias Et qui fut le plus ancien Des maîtres de ces friches.
Comment alors dire qui maintenant A vous, s’adresse ? Voyons : C’est Séverin De Marie de Zacarias, De là-bas des coteaux de la Costela, Limites de Paraiba.
Mais ceci encore dit peu Si au moins cinq autres il n’y avaient De nom Séverin Fils de tant de Maries Femmes de tant d’autres Déjà défunts, Zacarias, Vivant sur la même colline Maigre et osseuse où je vivais.
Nous sommes de nombreux Séverins Egaux en tout dans la vie : Dans la même tête grande Qui à grand peine s’équilibre, Dans le même ventre gonflé Sur les mêmes jambes fines Et égaux aussi car le sang que nous usons a peu d’encre.
Et si nous sommes Séverins Egaux en tout dans la vie, Nous mourrons de la même mort, Même mort séverine : Qui est la mort dont on meurt De vieillesse avant trente ans D’embuscade avant les vingt, De faim un peu chaque jour (De faiblesse et de maladie C’est qu’une mort séverine attaque à tout age, et même ceux pas encore nés.)
Nous sommes beaucoup de Séverins Egaux en tout et en destin : Celui d’amadouer ces pierres Suant beaucoup dessus, Celui de tenter réveiller Cette terre toujours plus éteinte,
Celui de vouloir arracher quelque lopin des cendres. Mais, pour que vous me connaissiez Mieux, Mesdames Messieurs Et que vous puissiez mieux suivre L’histoire de ma vie, Je deviens alors Séverin Qui en votre présence émigre. »
Dernière édition par le Dim 21 Jan - 22:40, édité 1 fois | |
| | | robert45 Vétéran
Nombre de messages : 401 Age : 74 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Dim 21 Jan - 20:55 | |
| Dominique, Je ne suis évidemment pas qualifié pour porter une appréciation sur la rigueur de ta traduction mais le texte que tu nous livres dans sa version française est vraiment très joli. En tout cas, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une "pauvre traduction" pour reprendre tes propres termes... | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Dim 21 Jan - 22:33 | |
| Merci Robert, ce que tu as dit m’a fait immensément plaisir. Ce n’est pas de la fausse modestie. Pour tout dire j’étais assez content de la traduction. Je suis ravi d’avoir pu faire partager ce petit poème magnifique, et si j’ai dit pauvre c’est parce que tout l’honneur en revient à l’auteur. D’ailleurs les vers de Joao Cabral de Melo Neto, se prêtent assez facilement à la traduction, il suffit de se laisser porter par les mots. | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Lun 22 Jan - 13:39 | |
| En fouillant sur le net, j'ai trouvé une autre traduction :
Je m’appelle seulement Severino C’est le seul nom qu’à mon baptême j’ai reçu Puisqu’il y en a plusieurs Severinos Qui est un saint très connu On a commencé à m’appeler Severino de Maria; Puisqu’il y en a plusieurs Severinos Dont les mères s’appellent aussi Maria On m’appelle Severino de Maria Du défunt Zacarias. Mais cela ne suffit pas: Il y en a plusieurs dans ma paroisse, À cause d’un colonel Lui aussi appelé Zacarias Qui a été le seigneur le plus ancien De cette région. Comment peux-je me présenter À vous qui m’écoutent? Voyons: c’est Severino Fils de Marie femme de Zacarias, Ceux de la montagne de la Costela, À la frontière de l’État de Paraíba. Mais cela ne suffit non plus: Parce qu’il y en avait Au moins cinq appelés aussi Severino Fils de nombreuses Marias Femmes de plusieurs Zacarias Qui vivaient aux environs de cette même montagne Extrêmement mince et ossue où j’ai vécu. Nous sommes des Severinos En tout pareils dans nos vies: La même tête énorme Qu’on équilibre à peine, Le même ventre agrandi Sur des jambes fines, Pareils aussi parce que notre sang Est inconsistant. Et si nous sommes des Severinos Pareils en tout dans nos vies, Nous devons en mourir de la même façon, D’une même mort "severina": La mort qui nous tue De vieillesse avant trente ans, D’embuscade avant vingt ans, De faim chaque jour (cette mort "severina" nous atteint à n’importe quel âge nous tue par faiblesse et par des maladies tue même ceux qui ne sont pas encore nés). Voilà, nous sommes des Severinos Pareils en tout dans nos vies: Nous soulageons la douleur des pierres Par notre travail, par notre sueur Et nous essayons d’éveiller Cette terre déjà morte, Nous voulons faire naître Quelque chose des cendres. Mais pour que vous puissiez mieux me connaître Et mieux suivre l’histoire de ma vie Je deviens un simple Severino Qui émigre devant vous." | |
| | | vagner Maître
Nombre de messages : 788 Age : 45 Localisation : Türkiye Date d'inscription : 05/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Dim 25 Fév - 16:10 | |
| Dominique, Merci d'avoir parlé de "Morte e Vida Severina", et pour ta traduction. Je me souviens d'avoir vu le téléfilm quand j'étais petit....ça ne s'oublie pas! C'était vraiment bien fait. Et le texte, c'est d'une beauté incroyable. C'est bien dommage que Joao Cabral soit mort avant d'être reconnu par un Prix Nobel de Littérature. A un moment j'ai très modestement voulu faire un Master sur son oeuvre ("Morte e Vida Severina n'est toujours pas traduit en France, à part quelques poèmes dans des anthologies de poésie brésilienne - alors qu'il est traduit en allemand, espagnol, anglais, etc...); J'y ai renoncé parce que d'autres passions m'ont conduit ailleurs. Le plus important à mon avis c'est sa reconnaissance au Brésil, et ça c'est déjà une réalité, l'auteur est très étudié là-bas. PS: ta phrase "Ah comme j'en veux à Sheila pour s'être emparé de ce bijoux d'une manière aussi grotesque" me fait penser à la chanson "Trocando em Miudos" de Chico Buarque. Tu sais, la partie "Devolva o Neruda que você me tomou, e nunca leu" (Rends-moi le Neruda que tu m'as pris et que tu n'as jamais lu")?? | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Jeu 22 Mar - 1:54 | |
| Puisque nous avons commencé le long voyage de Séverin avec sa présentation, voici sa première étape.
IL CROISE DEUX HOMMES QUI PORTENT UN DEFUNT DANS UN SAC, AUX CRIS DE « OH FRERES DES AMES ! FRERES DES AMES ! CE N’EST PAS MOI QUI L’AI TUE NON ! »
Séverin : Qui transportez-vous, frères des âmes, enveloppé dans ce hamac ? Dites le, que je le sache.
C’est un défunt de rien du tout, frère des âmes, qu’il y a des heures voyage vers sa demeure.
Séverin : Et savez-vous qui il était, frères des âmes, comment-il se nomme ou se nommait ?
Séverin laboureur, frère des âmes, Séverin qui ne laboure déjà plus.
Séverin : Et d’où le portez-vous, frères des âmes, où a commencé votre voyage ?
D’où la garrigue est plus sèche, frère des âmes, d’une terre qui ne donne ni même chiendent.
Séverin : Et fut-elle morte cette mort, frères des âmes, fut elle mort de mourir ou mort de tuer.
Bien qu'elle ne fut pas de mourir, frère des âmes, celle là fut mort tuée, dans une embuscade.
Séverin : Et qui tenait l'embuscade, frères des âmes, et comment l’a-t-on tué, au couteau ou à balle ?
Cette mort fut à balle, frère des âmes, la balle est plus sure, le manche est plus long.
Séverin : Et qui donc l’a embusqué, frère des âmes, qui contre lui a lâché cet oiseau-balle ?
Là c’est difficile à dire, frère des âmes, il y a toujours une balle qui vole, perdue.
Séverin : Et qu’avait-il fait, frères des âmes, et qu’avait-il fait à cette poule mouillée ?
D’avoir quelques carrés de terre, frère des âmes, de pierres et de sable délavé qu’il cultivait.
Séverin : Mais quel que soit son lopin, frère des âmes, que pouvait-il planter sur cette pierre avare ?
Dans les maigres filets de terres, frère des âmes, dans l’intervalle des pierres il plantait de l’ivraie.
Séverin : Et était-elle grande sa terre, frères des âmes, terre de combien d’hectares, si désirée.
Elle n’avait que dix pieds, frère des âmes, toute sur le versant de la colline, aucune plaine.
Séverin : Mais alors pourquoi l’a-t-on tué, frères des âmes, mais alors pourquoi l’avoir tué à balle?
Il voulait s’agrandir plus, frère des âmes, voler plus libre que l’oiseau-balle.
Séverin : Que fera-t-on, frères de âmes, qu’y aura-t-il contre l’arme à feu ?
D’autres endroits pour se lâcher, frère des âmes, plus d’espace où volera cet oiseau-balle.
Séverin : Et où l’emmenez vous en terre, frères des âmes, avec sa graine de plomb au-dedans de lui ?
Au cimetière de Torres, frère des âmes, qu’on nomme aujourd’hui Toritama, de bon matin.
Séverin : Et puis-je aider, frères des âmes ? Je passe par Toritama, c’est sur ma route.
Vous pourriez bien nous aider, frère des âmes, c’est frère des âmes qui entend notre appel.
Séverin : Et l’un de vous peut s’en retourner, frère des âmes, peut retourner d’ici même vers sa demeure.
J’y vais que le voyage est long, frères des âmes, c’est un long voyage et la colline est haute.
Séverin : Plus de chance à le défunt, frères des âmes, car il ne fera point le voyage de retour.
Toritama n’est pas bien loin, frères des âmes, nous serons au champ sacré à l’aurore.
Séverin : Partons tant qu’il est nuit, frères des âmes, car il n’est meilleur linceul pour les morts que nuit noire.
Dernière édition par le Sam 16 Juin - 12:49, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Jeu 22 Mar - 11:42 | |
| C'est vraiment un travail énorme que tu as fourni Dominique ! sincèrement bravo ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Jeu 22 Mar - 11:57 | |
| - vagner a écrit:
- "Morte e Vida Severina n'est toujours pas traduit en France, à part quelques poèmes dans des anthologies de poésie brésilienne - alors qu'il est traduit en allemand, espagnol, anglais, etc...)
J'ai l'impression que c'est la culture portugaise dans son entier qui est déconsidérée en France, et la littérature est un premier pas (surtout vu l'importance de celle ci dans la culture française)... Avant hier soir j'ai revu le film de Cayatte, "Les risques du métier" : et le "tentateur" du film, cad celui "qui pousse à la faute" (en l'occurrence celui qui, sans le vouloir, incite une gamine à témoigner contre son professeur sur une tentative de viol que celui ci n'a jamais commis) est comme par hasard... un jeune portugais (qu'on éjecte ensuite d'une ferme sans ménagement pour le conduire dans un train - et surtout pour éviter que le scandale n'éclate si jamais on apprenait que la fille de bonne famille en question avait couché en fait avec un portugais et n'avait jamais été abordée sexuellement par le professeur) |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Jeu 22 Mar - 13:59 | |
| Tu sais Christian, je trouve ce poème tellement admirable que c’est un vrai plaisir de le disséquer. D’ailleurs j’y découvre toujours des choses qui m’avaient échappées.
J’ai encore un doute, peut être vagner et cesarolavo pourront-ils m’aider.
C’est la traduction de « Passara » (j’ai mis poule mouillée) J’ai supposé ce mot comme un régionalisme après avoir lu qu’il désignait la Dinde dans le Nord Est. Si je prends ce mot dans le sens d’un dénigrement, appeler celui qui était en embuscade ‘une Dinde’ ça correspondrait assez à notre poule mouillée. Un lâche, quoi.
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Ven 6 Avr - 22:56 | |
|
Vagner - Voici ce que dit le HOUAISS
PASSARA
Datação a1899 cf. CF1
Acepções substantivo feminino Regionalismo: Nordeste do Brasil. Uso: informal. 1 fêmea do peru; perua 2 Regionalismo: Portugal. Uso: tabuísmo, eufemismo. a vulva
Etimologia pássaro + -a
Parônimos passara e passará(fl.passar)
Uso empr. no Nordeste brasileiro como eufemismo pelos que julgam perua uma palavra indecente
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 1:08 | |
| Deuxième étape de l'immigrant dans sa longue quête. ....
" L’IMMIGRANT A PEUR DE SE PERDRE CAR SON GUIDE, LE FLEUVE CAPIBARIBE, A SECHE DURANT L’ETE.
Avant de partir de chez moi J’avais appris la rengaine Des bourgs où je vais passer Dans ma longue descente.
Je sais qu’il y a beaucoup de grands bourgs, Villes comme on les appelle, Je sais qu’il y a de simples hameaux Je sais qu’il y a des petits villages, Formant tous un chapelet Dont les grains seraient des bourgs, Dont la route serait le fil.
Je dois prier ce chapelet Jusqu’à la mer où il termine, Sautant de grain en grain Passant de bourg en bourg.
Je le vois à présent : ce n’est pas facile De suivre cette rengaine Entre un grain et un autre grain, Entre un et autre « Je vous salue Marie » Il y a quelques passages en blanc, De plantes ou d’animaux dépourvus; Dépourvus même de patrons, Et où les pas se perdent.
Je ne veux point embrouiller Le fil de ma route Ni qu’il se prenne entre les poils Hirsutes de cette garrigue.
J’ai pensé que suivant le fleuve Jamais je ne me perdrais : Il est le chemin le plus sûr, De tous le meilleur guide. Mais comment le suivre maintenant Qu’il a interrompu la descente ? Je vois que le Capibaribe Comme les rivières de là haut Est si pauvre qu’il n’est pas certain De pouvoir remplir son destin Et qu’en été également il sèche, Avec des jambes qui ne marchent plus.
Il faut que maintenant je sache Quelle est la bonne route Entre celles qui, manifestes, Face à moi se multiplient.
Mais je ne vois aucune âme ici, Ni âmes mortes, ni vives J’entends seulement au loin Ce qui ressemble à un chant Est-ce cantique pour un saint Qui sait peut être une fête Ou une danse serait-ce ?
Dernière édition par le Mar 3 Juil - 0:08, édité 1 fois | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 1:34 | |
| Tableau suivant :
DANS LA MAISON OU ARRIVE L’IMMIGRANT ON CHANTE DES CANTIQUES POUR UN DEFUNT, ALORS QU’UN HOMME, AU DEHORS, PARODIE LES PAROLES DES CHANTEURS.
(Les chants) - Défunt Séverin, quand tu passeras le Jourdain Et que les démons t’empêcheront Demandant ce que tu emportes :
(Les chants) - Dis que tu portes cire, capuche et cordon, plus l’Immaculée Conception. -- Défunt Séverin, etc..
(l’Homme parodiant au dehors) - Dis que tu n’emportes que des choses de rien : faim, soif, privation…
(Les chants) - Défunt Séverin, etc..
(l’Homme parodiant au dehors) - Dis que des choses de rien, vides, légères : comme le cercueil, que tu dois encore.
(Les chants) - Un cantique pour dire que l’heure est arrivée Appelez les porteurs que le corps veut s'en aller.
(Les chants) Deux cantiques… … Disant que c’est l’heure de planter
- Appelez les porteurs
(l’Homme parodiant au dehors) …Que la terre va moissonner à la main.
Dernière édition par le Ven 11 Jan - 14:48, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 1:48 | |
| Très très beau texte, bravo Domi ! c'est profond et simple à la fois... |
| | | vagner Maître
Nombre de messages : 788 Age : 45 Localisation : Türkiye Date d'inscription : 05/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 9:17 | |
| Merci Dominique, C'est vraiment beau cette histoire. Tu vas traduire tout le texte? | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 11:34 | |
| Je vais essayer de le faire petit à petit, mais sans me presser. De toute façon je sais que je vais avoir besoin de votre aide, à toi et à Cesalolavo
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 12:50 | |
| Tableau suivant
FATIGUE DU VOYAGE L’IMMIGRANT PENSE L’INTERROMPRE POUR UN MOMENT ET CHERCHER DU TRAVAIL LA OU IL SE TROUVE.
Depuis que je suis immigrant La mort seule je vois active, La mort seule j’ai trouvée Et des fois même festive: La mort seule j’ai rencontrée Pour qui pensait trouver la vie. Et le peu qui n’était pas mort. Etait de vie séverine. (Cette vie qui est moins Vécue que défendue, Et est encore plus séverine Pour l’homme qui immigre)
J’y pense maintenant : mais pourquoi Ne pourrais-je m’arrêter ici Et comme le Capibarine Interrompre ma course ? Du moins jusqu’à ce que les eaux D’un prochain hiver M’emmènent droit vers la mer En reprenant leur routine ?
En fait, pour quelques temps Je pourrais bien ici m’arrêter Et reprendre le voyage Après avoir vaincu la fatigue. Où bien est-ce qu’interrompant Maintenant ma descente Je ne pourrai continuer Jamais plus dans ma vie ? (Est-ce que l’eau de ces mares Est toute ici consommée Par les cultures, par les animaux, Par le soleil avec ses langues ? Est-ce que quand arrivera Le cours du nouvel hiver Un reste des eaux passées aura persisté dans les puits ?)
Mais ceci je le verrais plus tard : J’ai du temps pour que je me décide D’abord il faut trouver Un travail pour que je vive.
Je vois une femme à la fenêtre, Ici, même si elle n’est pas riche Elle semble bien portante Ou patronne de sa vie : Je vais savoir si d’un travail Elle pourra me donner signe.
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 7 Avr - 13:08 | |
| Le tableau suivant est disponible sur youtube. On voit bien à quoi ressemble Séverin l’immigrant. Vous noterez son phrasé de deux vers avec appui sur la dernière rime, souvent par inversion. Il ne dit pas « Bien le bonjour Madame, Qui vous trouvez à cette fenêtre » mais « Bien le bonjour Madame, Qui à cette fenêtre VOUS TROUVEZ » C’est ce rythme que j’ai essayé de conserver dans cette traduction sans y parvenir toujours, hélas. Video Severino IL SE DIRIGE VERS UNE FEMME A LA FENETRE QU’ENSUITE, IL DECOUVRE ETRE CELLE QU’ON SAURA .
(Séverin) Bien le bonjour Madame, Qui à cette fenêtre vous trouvez Sauriez-vous me dire s’il est possible Quelque travail trouver ?
(La femme) Le travail ici ne manque jamais Pour qui sait travailler Que faisait le compère Dans ses terres de là-bas ?
(Séverin) Ben, j’ai toujours été laboureur Laboureur de terre mauvaise Il n’y a aucune espèce de terre Que je ne puisse cultiver.
(La femme) Cela ici ne sert à rien, Il y a peu à labourer Mais dis-moi émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
(Séverin) Egalement là-bas dans mon pays De terre même il y en a peu Mais jusqu’à en creuser la pierre Je me sens capable de labourer
(La femme) Cela aussi avance bien peu Il n’y a ni même pierre à pétrir Dis moi encore, compère, Que faisais-tu d’autre là bas.
(Séverin) Je connais toutes les plantations Que cette terre peut donner Le coton, la papaye, L’agave, le mais, le caroa
(La femme) Ces plantations, la banque Ne veut déjà plus financer Mais dis-moi émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
(Séverin) Mieux que personne, Il me semble, je sais lutter Contre toutes ces herbes folles Que j’ai vues par ici.
(La femme) Ces plantes parasites Sont tout ce que la terre donne, Dis moi encore, compère, Que faisais-tu d’autre là bas.
(Séverin) J’ai pu avoir du manioc de terres Dont le vent se plait à tirer la peau et d’autres pelures que la sècheresse rend comme la corne du pied
(La femme) Ici on n’est pas à Victoria ni même à Glória do Goitá Et en plus de la terre, dis moi Que sais tu d’autre travailler ?
(Séverin) Je sais m’occuper du bétail Entre les orties surveiller, Des bêtes qui mangent raz le sol Ou qui mangent les branchages en l’air
(La femme) Nous ne sommes pas à Surubim Ni à Limoeiro, Dieu merci Mais dis-moi, émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
(Séverin) Dans n’importe lequel des cinq bassins D’une chaudière à canne je sais raffiner, Je sais m’occuper d’un pressoir, D’une salle à écumer.
(La femme) Avec la venue des usines Il reste déjà peu de sucrières Rien d’autre, émigrant, As-tu appris à faire là bas ?
(Séverin) Là bas personne n’a appris Autre chose, ni apprendra, Mais le soleil, du lever au couchant, On apprend bien à supporter.
(La femme) Mais ceci alors sera donc tout Ce que tu sais faire ? Allons, dis moi, émigrant Sais tu autre chose ?
(Séverin) Vous voulez même savoir Ce que je faisais là bas ? Manger quand il y avait de quoi Et, en ayant ou non, travailler.
(La femme) Cette vie par ici Est chose familière Mais dis-moi, émigrant Sais tu réciter des bénédictions, Sais tu chanter des lamentations, Les défunts implorer ? Sais tu faire des complaintes Sais tu les morts enterrer ?
(Séverin) J’ai déjà veillé beaucoup de défunts Dans les collines c’est chose habituelle Mais je ne sais point prier, Je sais seulement accompagner.
(La femme) Justement, si le compère avait su Prier ou même chanter, Nous aurions pu travailler par moitié, Que la clientèle est suffisante.
(Séverin) Maintenant si vous me permettez C’est ma fois de demander, Comment, Madame, ma commère, Peut maintenir son foyer ?
(La femme) Je vais expliquer rapidement, Et de suite vous comprendrez : Comme ici la mort est telle, Je vis de la mort à aider.
(Séverin) Et encore si vous me permettez Que je revienne à demander Est-ce ici une profession Qu’un travail aussi singulier ?
(La femme) Oui, c’est une profession, Et la meilleure de toutes : Je suis de toute la région La "prieuse" officielle
(Séverin) Et encore si vous me permettez Une nouvelle fois demander : Est elle bonne cette profession Commère, où vous vous trouvez ?
(La femme) D’un rayon de nombreuses lieues Les gens viennent ici m’appeler, En vérité je n’ai pas pu encore Me plaindre de fatalité.
(Séverin) Et si pour la dernière fois Vous me permettez demander N’existe-t-il autre travail Pour moi en cette contrée ?
(La femme) Comme ici la mort est telle Il n’est possible de travailler Que dans ces professions qui font De la mort routine ou marché. J’imagine que d’autres personnes De profession similaire, Pharmaciens, croque-morts Docteurs d’anneau au doigt Ramant contre le courant De ceux qui descendent vers la mer, Emigrants au contraire, Montent de la mer vers ici. Seules les plantations de morts Méritent ici d’être cultivées, Et les cultiver c’est facile : Il suffit de planter Pas besoin de défricher, Les sècheresses et les fléaux Nous font plus prospérer Et donnent bénéfice immédiat Pas besoin d’attendre Pour la récolte : on reçoit Au moment même de planter.
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Lun 9 Avr - 5:16 | |
| A la fin de l'extrait précédent sur Youtube, on le voit découvrant ce que l'on appelle au Brésil la "zona da mata"
L’IMMIGRANT ARRIVE DANS LA ZONE LITTORALE, CE QUI LUI FAIT PENSER, UNE NOUVELLE FOIS, À INTERROMPRE LE VOYAGE
Bien qu’on me disait que la terre Se fait plus fine et souple À mesure que du littoral Le voyage nous approche. Maintenant enfin je suis arrivé Dans cette terre qu’on disait.
Comme cette terre est douce Pour les pieds et pour la vue. Les fleuves qui courent ici Ont des eaux éternelles. Des puits de tous cotés; Creusant la terre, l’eau jaillit.
Je vois maintenant que c’est vérité Ce que je croyais être mensonge. Qui sait si sur cette terre Je ne déposerai pas mon fardeau. La terre ne me fait pas peur (J’ai creusé la pierre toute ma vie), Et pour qui a luté avec ses mains Contre les hostilités de la garrigue Il sera facile de dompter Celle-là, si féminine.
Mais je ne vois personne, Juste des feuilles de canne fine ; Seulement là bas, au loin Cette lucarne d’usine à sucre; Seulement dans cette plaine Une vieille chaudière en ruine. Où sont allés ces gens là Qui tant de canne cultivent ? Reposant : Que sur cette terre Si facile, si docile et si riche, Point besoin de travailler Toutes les heures du jour, Les jours de tous les mois, Les mois de toute la vie.
Pour sûr les gens d’ici Ne vieillissent jamais à la trentaine Ni savent de la mort en vie, Vie en mort, Séverine Et ce cimetière là bas Blanc de colline verte, pour sûr il marche peu Et peu de tombes il abrite.
| |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Mar 10 Avr - 1:45 | |
| C’est par cette scène magnifiquement mise en musique par Chico que, comme des millions de Brésiliens, j’ai découvert le Chant de Joao Cabral de Melo. Les vers répondent à l’interrogation de la scène précédente. Séverin observera ce que disent les amis du défunt réunis au cimetière. C’est un dialogue entre ceux qui s’expriment à tour de rôle et ce que les autres répliquent comme quand on écoute un discours et que des réponses ironiques et brutales nous viennent en tête. Chant beau et douloureux qui est un appel à la réforme agraire. Vous noterez que le rythme va crescendo : Deux vers répondent à deux vers, puis un seul à deux vers, puis un vers à un seul, ajoutant à l’impression de la rage qui monte. Funeral de um lavrador IL ASSISTE A L’ENTERREMENT D’UN HOMME DE PEINE ET ENTEND CE QUE DISENT DU MORT LES AMIS QUI L’ONT AMENE AU CIMETIERE
Chanté :
(L’un dit) Cette fosse où tu te trouves Aux dimensions comptées (les autres répliquent) C’est l’unique parcelle Dont tu viens d’hériter
(L’un dit) Elle est de bonne dimension, Ni large ni profonde, (les autres) C’est le lot qui te revient De cette plantation.
(L’un dit) Ce n’est pas une fosse grande C’est une fosse mesurée. (les autres) C’est la terre que tu voulais Voir partagée.
(L’un dit) C’est une fosse grande Pour ta petite dépouille, (les autres) Mais tu y seras plus commode Que tu n’étais sur terre.
(L’un dit) C’est une fosse grande Pour tes restes mortels (les autres) Mais plus que sur terre Tu te sentiras à l’aise
(L’un dit) C’est une fosse grande Pour ton peu de chair (les autres) Mais à terre donnée On ne regarde pas les dents.
Parlé :
(L’un dit) Tu vivras, et pour toujours Dans cette terre ici attribuée : (les autres) Et auras enfin ton petit carré.
(L’un dit) Ici tu resteras pour toujours, Libre du soleil et de la pluie, (les autres) En nourrissant les fourmies.
(L’un dit) Maintenant tu travailleras Pour toi seul, non à demi, (les autres) Comme avant sur la terre des autres.
(L’un dit) Tu travailleras une terre De laquelle, en plus de patron (les autres) Tu seras homme de peine et tracteur.
(L’un dit) Travaillant cette terre Toi seul, tout tu entreprendras : (les autres) Tu seras la graine, l’engrais, la cueillette.
(L’un dit) Tu travailleras une terre Qui à la fois t’abrite et t’habille (les autres) Bien que de grosse toile du Nordeste
(L’un dit) Elle sera de terre Ta dernière chemise : (les autres) Elle t’habille, comme jamais en vie.
(L’un dit) Elle sera de terre et ta meilleure chemise : (les autres) Elle t’habille et personne ne la convoite.
(L’un dit) Il sera de terre, Complet, maintenant ton costume : (les autres) Et pour la première fois, des chaussures
(L’un dit) Comme tu es homme, La terre te donnera chapeau : (les autres) Si tu fusses femme, foulard ou fichu.
(L’un dit) Tes habits les meilleurs Seront de terre et non de tissu : (les autres) Qui ne se déchirent ni se raccommodent
(L’un dit) Tes habits les meilleurs Et ils seront bien cintrés : (les autres) Comme habits sur mesure.
(Maintenant l’un dit, les autres répondent)
Ce sol t’est bien connu (Il a bu ta sueur de forçat)
Ce sol t’est bien connu (Il a bu ta jeunesse passée)
Ce sol t’est bien connu (Il a bu ta force de mari)
De ce sol tu es bien connu (Par des parents et des amis)
De ce sol tu es bien connu (Il vit avec ta femme et tes enfants)
De ce sol tu es bien connu (Il t’attend depuis nouveau né)
Il ne te reste plus de force : Laisse toi semer allongé.
Tu ne portes déjà plus semence vive Ton corps est la propre racine.
Tu ne portes pas bouture de canne : Tu es la bouture, et pas la cachasse.
Tu ne portes plus les graines en main : Maintenant tu es la propre graine
Tu n’as déjà plus de force dans les jambes : Laisse toi semer dans les sillons.
Tu n’as déjà plus de force dans les mains : Laisse toi planter dans les semis
Dans le linceul ne venait rien : Seul ton épi éclaté
Dans le linceul il venait tout : Comme la balle de ton épi
Dans le linceul des choses rares : Comme un épi édenté.
Dans le linceul peu de choses : Ta vie sans connaître le regain.
Dans la main droite un chapelet, De sarrasin noir et desséché.
Dans la main droite seulement Le chapelet, semence sèche
Dans la main droite, de cendre, Le chapelet, semence stérile.
Dans la main droite le chapelet, Semence impotente et sans fécondité.
Déshabillé tu fus mis dans cette caisse Tout nus aussi s’enterrent les grains
Tellement dénué par la pénurie Il t’échappa de la poitrine un souffle léger.
De tant de choses dépouillé par la vie Qu’exhala ta poitrine une simple brise.
Et maintenant la terre s’ouvre et te protège, Drap que tu n’avais pas en vie.
S’ouvre la terre et se referme, T’offrant maintenant lit et couverture.
S’ouvre la terre et t’enveloppe, Comme femme qui s’endort. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Mar 10 Avr - 10:40 | |
| c'est vraiment un travail énorme, encore bravo ! je lirais tout ça à tête reposée... |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Mar 24 Avr - 0:50 | |
| L’IMMIGRANT DECIDE DE PRESSER LE PAS POUR ARRIVER TOUT DE SUITE A RECIFE.
Je n’ai jamais attendu grande chose, Je vous le dis Mesdames Messieurs. Ce qui m’a fait immigré Ce ne fut pas grande cupidité ; Ce que seulement je cherchais Fût de défendre ma vie De cette telle vieillesse qui arrive Avant de compléter trente ans. Si dans les collines j’en ai vécu vingt, Si j’ai obtenu là bas telle mesure, Ce que je pensais, en immigrant, C’était de l’allonger un peu plus encore, Mais je n’ai point senti différence Entre friche et garrigue. Et entre la garrigue et ici le littoral La différence est plus que minime.
Elle n’est qu’en ce que la terre Qui par ici est plus douce, N’en est qu’à la mèche Ou mieux, à l’étincelle, Car identique est le combustible Qui toute part illumine, Et soit sur cette terre grasse, Soit les collines, de gravats, La vie brûle toujours De la même flamme languide.
C’est maintenant que je comprends Pourquoi en des contrées si riches Le fleuve ne se perd dans des puits Comme il le fait dans les friches : Il ne fait que fuir les refuges Auxquels le pays l’invite, Par peur de s’y confiner Quelle que soit la fatigue.
Oui, il vaut mieux hâter La fin de ce cantique, La fin du chapelet de noms Que le fil du fleuve embroche Et arriver de suite à Recife, Dernier Avé Maria Du chapelet, dernière Invocation du cantique Récife, où le fleuve disparait Et où mon voyage termine.
Dernière édition par le Jeu 26 Avr - 1:13, édité 1 fois | |
| | | vagner Maître
Nombre de messages : 788 Age : 45 Localisation : Türkiye Date d'inscription : 05/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Mer 25 Avr - 18:15 | |
| Merci encore Dominique. On vient de m'envoyer du Brésil les oeuvres complètes de João Cabral de Melo Neto. | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Jeu 26 Avr - 1:04 | |
| Très bien Vagner. Profites-en bien. Plus je le lis, plus je l'admire. N'hésite pas à me faire part de tes découvertes car j'ai trop de lacunes à son sujet.
Au sujet de Severino, la fin est certainement la plus belle et la plus profonde ... mais aussi la plus difficile à traduire. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Ven 27 Avr - 15:43 | |
| Je suis en train justement de découvrir ce très vieux disque sur lequel on peut retrouver entre autres le très jeune Chico Buarque : apparemment il s'agit de la fameuse musique de scène dont parle Domi au début du topic avec pas mal d'influences hindoues (hé oui !) et le fameux "Funeral de um lavrador"... le son n'est pas très bon mais c'est historique ! |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Morte e Vida severina Sam 28 Avr - 17:55 | |
| C'est incroyable Christian !
Comment fais tu pour trouver tout ça, ici, à Limoges ? Tu me diras ça tête à tête lors de notre prochaine rencontre.. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Morte e Vida severina | |
| |
| | | | Morte e Vida severina | |
|
Sujets similaires | |
|
Sujets similaires | |
| |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |