Robert Wyatt

Cela me permet d'enchainer d'ailleurs sur bien autre chose : j'ai écouté hier soir une version incroyable de ce Hasta Siempre Comandante par Robert Wyatt sur son dernier disque "Comicopera". Disque d'ailleurs sublime !



La voici : Robert Wyatt : Hasta Siempre Comandante

En discutant avec le trop rare ici Pialey, je parlais de la mélancolie de Wyatt, et lui me répondais "Saudade" ! Qu'en pensez-vous ? Peux t'on vraiment parler de saudade pour ce gros britannique barbu ?

charles a écrit:

Christian a écrit:

En discutant avec le trop rare ici Pialey, je parlais de la mélancolie de Wyatt, et lui me répondais "Saudade" ! Qu'en pensez-vous ? Peux t'on vraiment parler de saudade pour ce gros britannique barbu ?

Saudade pour Robert Wyatt, je ne pense pas. C'est vraiment un sentiment lié à l'âme portugaise ou brésilienne ( ou capverdienne, angolaise...), difficile à retrouver dans d'autres styles musicaux, je trouve. La mélancolie de Robert Wyatt, ça oui. Et elle lui est tout à fait unique, portée par cette voix si étrange.

D'ailleurs, il suffit d'écouter sa version d'Insensatez, dans l'album Cuckooland. Sa version est vraiment personnelle, assez éloignée de la saudade de la composition d'origine.

C'était effectivement mon sentiment. Et comme j'aime dégainer, voici ce trés beau Insensatez

Wyatt a vraiment un univers personnel trés fort, et une voix effectivement étrange et mélancolique. Ce n'est pas pour rien que c'est un des rares chanteurs qui résiste au temps. Si j'osais, je dirais même qu'il est intemporel. Qui reste t'il d'autre des Soft Machine ?

Pour le plaisir, sa version de 'Round Midnight

et du superbe Shipbuilding d'Elvis Costello.

Je ne m'en lasse pas. Et ce Comicopera, que je suis en train d'écouter, est vraiment magnifique !

Christian a écrit:

Qui reste t'il d'autre des Soft Machine ?

C'est vrai, je ne connais pas par coeur tous les disques de Soft Machine, période Wyatt, mais je n'écoute plus que Moon in june, sur Third. Quel titre extraordinaire !! J'ose même pas employé le terme de "tour de force", car la poésie de Wyatt emporte tout. Mais ce doit pas être facile à chanter cette chanson qui parait en contenir des centaines !! ( J'ai lu quelque part qu'il avait en tête un solo de Charlie Parker ).

Wyatt n'a-t-il pas chanté d'autres chansons cubaines ? Il me semble que si. C'est étonnant, le chanteur et le compositeur va naturellement vers les climats mélancoliques, mais le batteur qu'il est resté est toujours passionné par les rythmiques afro-cubaines. C'est quand même pas ce qui prédomine dans son oeuvre.

Shipbuilding, c'est vraiment superbe.

Il y a Song For Che sur "Ruth Is Stranger Than Richard", mais c'est une reprise du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden & Carla Bley.
D'ailleurs, plus que les rythmes, n'est ce pas plutôt ces convictions politiques - membre du Parti Communiste britannique -qui l'amènent vers Cuba ? Convictions qu'il a longtemps partagé d'ailleurs avec Elvis Costello...

Sinon, sur Comicopera, qui est sous la forme d'un opéra en trois actes, la partie 3 (6 titres) est entièrement chantée en espagnol.

Sur le CD 3 du coffret EPS, il reprend deux chansons en espagnol également : Yolanda et Te Recuerdo Amanda. Sont-elles cubaines ? Je ne sais pas, je vais chercher...

Et puisque j'ai cité deux fois le nom d'Elvis Costello, écoutez donc ça :

Deep Dead Blue chanté par Elvis Costello en duo avec le guitariste Bill Frisell.

Ça faisait des milliard d'années que je n'avais pas écouté Robert si bien que j'en avais une idée un peu caricaturale de baba cool surdoué.
Ayant ratissé tout ce qu'il y avait de Brésilien dans toutes les médiathèques de Paris et de sa région, je reviens faire un tour dans les rayons pop rock blues. Et je me dis : pourquoi ne pas aller du côté de chez Wyatt et me voilà avec ce sublime best of de 2004 que je vous conseille vivement en guise d'introduction au talent multifacettes du monsieur. "His greates misses"