| | Le forró | |
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+3Christian Dominique cesarolavo 7 participants | |
Auteur | Message |
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cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Le forró Lun 29 Jan - 23:48 | |
| Alors, c'est à moi l'honneur de démarrer le sujet sur le forró. Quelle responsabilité! Bien, je vais commencer pour montrer un vidéo qui explique la façon de jouer l'accordéon au nord-est du Brésil. Pour voir ça, il faut avancer -ou attendre - jusqu'à 3min50, dans un vidéo de 5 min. https://www.youtube.com/watch?v=7FOSrfpUdqQEn particulier, Waldonys, l'accordéoniste, fait un contraste avec la façon de jouer le même instrument ici, en France. Si vous aimez le forró -et comprenez le Portugais - je conseille à regarder les 4 parties, dans un total de 20 minutes, d'un vidéo qui raconte la histoire du forró et plus particulièrement, du Roi du Baião, Luiz Gonzaga. Pour les autres 3 parties, il suffit taper "Forro: a voz de um povo " sur le youtube. César ps: même David Byrne - du Talking HEads- s'est incliné à la beauté de Asa Branca: https://www.youtube.com/watch?v=YI617dTYwFk | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le forró Mar 30 Jan - 1:03 | |
| Merci César, je connaissais surtout Luiz Gonzaga dans ce genre musical... |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Mar 30 Jan - 22:20 | |
| Merci cesarolavo pour ce lien !
Oui le Brésil c’est ça aussi. C’est la musique du Sud, un peu « intellectuelle », telle que la Bossa, mais c’est aussi la musique « d’instinct », celle du Nord Est. Et pour ces gens si simples, mais tellement authentiques, Luis Gonzaga est un Dieu. Grâces à lui le Forro a gagné ses lettres de noblesses. Dans les 5 épisodes que tu nous a indiqué on y voit Gilberto Gil. Et on doit bien rappeler le très beau disque de Gil : Eu Tu Eles sur le Forro ou plus généralement la musique du Nordeste. L’accordéon en France ça fait ringard. C’est un peu l’impression que j’en avais, moi qui ne connaissait que ces grands artistes qu’étaient Yvette Horner, Jean Segurel, Valery Giscard d’Estaing …
Entre les mains des Nordestinos, l’accordéon est un vrai plaisir. Ceux qui auront le courage de suivre ces 5 épisodes et de zapper sur certains discours assez longs en Portugais pourront se concentrer sur les leçons d’accordéons que donne un ancien protégé de Luis Gonzaga (celui qui apparaît au début) Il raconte d’ailleurs une très belle histoire que Luis lui même a mis en musique « Respecte Januario ». C’est toute l’histoire du Nordeste et la mentalité de ces gens là qui se trouve dans la chanson. Luis Gonzaga avait appris l’accordéon sur celui de son père Januario, à 8 touches seulement, trop pauvre pour s’en acheter un autre. Luis fit un succès monumental à Sao Paulo et devint assez riche et aisé pour s’offrir un accordéon moderne, celui qu’on connaît aux innombrables touches. De retour pour aller voir son vieux père, il s’arrête chez des amis et plein de fierté montre son nouvel accordéon, flambant neuf, grand comme un piano. Il en était tout fier. Loin d’être impressionnés les amis lui dirent simplement «Respecte Januario », respecte son simple accordéon à 8 touches. Moi ça m’émeut des mentalité comme ça.
Dernière édition par le Mer 31 Jan - 0:17, édité 1 fois | |
| | | Christian Grand maître
Nombre de messages : 1686 Age : 61 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 23/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mar 30 Jan - 23:40 | |
| J'aime beaucoup le forrô... et les musiques simples et d'instinct... | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 0:01 | |
| Merci pour les commentaires, Dominique. Tu m'étonnes avec ta connaissance de la musique et même de la culture brésilienne. A propos de Luiz Gonzaga, il représent vraiment le courage, l'obstination et l'endurance de l'homme simple du "sertão" du nord-est brésilien. Mais son talent musical dépasse le goût des "nordestins". Mis à part sa virtuosité à l'accordéon -qu'il avait hérité de son père - je le considère, comme j'ai déjà écrit dans ce forum, un des 5 plus grands compositeurs du Brésil de tous les temps. Au niveau mélodique je dirais qu'il est même imbattable. On conte ses belles mélodies par les centaines. Des vraies chef d'oeuvres comme Asa Branca, Juazeiro, Feira de Caruaru, Assum Preto, etc. et parmi eux, la musique avec la mélodie la plus belle que je connais: "Qui nem Jiló". Ce que son refrain "Saudade, o meu remédio é cantar" provoque en moi est indescriptible. Bien sûr, elle est une des chansons les plus enregistrés au Brésil, avec des dizaines de versions (parmi lesquelles celles de Gal Costa, Gonzaguinha, Carmélia Alves, Heraldo Monte, Quinteto Violado, et tas d'autres), mais je reste toujours avec la version de Luiz Gonzaga, même si c'est un enregistrement de 1950. Histoire d'originalité... Je vous laisse alors avec cinq versions, pour des différents goûts:-) Luiz Gonzaga - l'original Rastapé - forró typiqueTrio Esperança - ensemble vocalHeraldo Monte - joué par un jazzman, mais forró quand mêmeVirgínia Rosa - plus jazzyGal CostaCésar
Dernière édition par le Mer 31 Jan - 1:27, édité 1 fois | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 0:59 | |
| Ce que je vais dire, je le fais de mémoire, donc excuse moi si je commet quelques imprécisions : Luis Gonzaga devient une immense vedette aux radios de Rio et Sao Paulo dans les années 50. Il faut dire qu’il a un public incroyable vu le nombre de Nordestinos qui fuient la faim et la misère du Nord pour tenter leur chance dans les grandes capitales du sud. Il a une aventure de passage avec une danseuse assez humble. Naît un Luis Gonzaga Junior dans une Favela. Plus ou moins bien Luis subviendra aux besoins des deux. Il permettra d’ailleurs à ce fils d’aller à l’école, et de poursuivre ses études. Le vrai rapprochement ne se fera que plus tard. Comme on sait que les chats ne font que des chats, et qu’un fils de poisson est toujours un poisson, Luis Gonzaga Junior héritera du talent du père, pour devenir Gonzaguinha. Maria Bethania chantera quelques unes de ses merveilleuses chansons. Cependant la révolte de ce fils né d’amours de jeunesse sera toujours perceptible. Luis Gonzaga mourra et peu de temps après le fils le suivra dans un tragique accident de voiture
Explode o coraçao | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 1:04 | |
| Et j'ai aussi une petite note sur la musique nordestine. En fait, elle a conservé les caractéristiques du temps de la colonisation du Brésil, ce qui correspond en Europe à la période qui va du moyen âge jusqu'au Baroque - considérant un décalage, c.à.d, si le moyen âge en Europe a fini en 1500, au Brésil colonial ça a duré plus. Et c'est surtout la musique profane des troubadours qu'on ressent, mais aussi à un moins dégré le plain chant. C'est une musique modale (on utilise surtout les modes lydien et myxolidien -qui correspondent dans la gamme de Do à le Fa# et Sib, très caractéristique de la musique du Ne), le contrepoint des "tocadores de viola", le bourdon marcant, et même la figure du "embolador", qui joue le rôle des troubadours, qui allaient de ville en ville pour raconter les nouvelles. Hélas, tout ça disparait un peu à chaque jour, à cause de la "vie moderne" (surtout de la télé).
A Fortaleza, je jouais le lute dans un groupe qui faisait le parallèle entre la musique du nord-est et la musique ancienne européenne. On utilisait les instruments de l'époque (lute, viola da gamba, clavecin, etc.) pour jouer les deux types de musique, exactement pour montrer la similitude entre eux.
César | |
| | | Christian Grand maître
Nombre de messages : 1686 Age : 61 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 23/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 1:18 | |
| J'ai même lu quelque part (ici je crois d'ailleurs) que quelqu'un cite des influences occitanes ! | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 1:29 | |
| Oui. Ce sont deux régions qui ont su garder leurs traditions plus longtemps. | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 1:43 | |
| Cher cesarolavo
Ce que tu viens de dire est absolument fascinant et mériterait un développement venant de toi et de tous nos amis musiciens de ce forum. Si j’ai bien compris le Nord Est du Brésil a conservé dans son folklore une grande partie de l’apport culturel Européen, que l’Europe elle même a perdu. Je vais faire un parallèle un peu osé : Le mildiou a détruit la vigne Européenne à la fin du XIX, mais par chance le Chili avait conservé intacts les plans de Chardonnay, Merlot etc.. que les Européens y avaient plantés des siècles plus tôt. De même les troubadours et autres genres ont été apportés par les Européen en Amérique du Sud où ils se sont plus ou moins conservés, alors qu’ils ont totalement disparu de notre forclore. | |
| | | Christian Grand maître
Nombre de messages : 1686 Age : 61 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 23/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 2:24 | |
| C'est un peu le cas de la musique Cajun non ? | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 31 Jan - 3:11 | |
| Christian, dans cet article tu verras un peu plus de cette comparaison, où l'auteur affirme que le Nordeste est une sorte d'Occitanie à la brésilienne: Article à lirePour plus d'informations, tu peux taper sur le google trois mots: "brésil", "forró" ,"occitanie" et ça va retourner plus d'une centaine de pages qui renforcent cette comparaison. A ce propos, Silverio Pessoa est un chanteur brésilien qui exploite bien cette facette du forro, mais du côté populaire, alors que le goupe dans lequel je jouais, était un peu plus érudit. Dominique, ça fait déjà dix ans que j'ai quitté le groupe, et je me rapelle qu'il y avait des ressemblances incroyables. Cependant, au niveau des des détails plus précis, si un jour je les avais sur les bouts de mes doigts, aujourd'hui j'ai presque tout oublié :-( Mais le google est un bon ami pour ce type de choses aussi. Qui sait, après ma soutenance de thèse, je pourrais y revenir. En tout cas, ton parallèle ilustre bien ce que je pense de la musique traditionelle du Nordeste par rapport à la musique européenne ancienne. César
Dernière édition par le Mer 14 Fév - 15:49, édité 1 fois | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Mer 14 Fév - 15:48 | |
| Voilà pour quoi, à mon avis, le nord-est a réussi à préserver une culture séculaire intacte. Dans un environement aussi adverse,le progrès n'a pas lieu. Celà dit, si du point du vue musical, c'est une aubaine, car on a réussi a conserver des vrais richesses culturelles, du point de vue social, c'est un complète infortune pour ces malheureux qui ont eu la malchance de naître dans un environement aussi hostil. Coincées par une politique inescrupuleuse, où les politiciens locaux font de leur mieux pour garder le peu de ressource dirigé a ces confins et, ainsi que Brasilia, qui s'en fou complètement -même Lula qui est venu d'une région comme celle dépeint dans la vidéo semble fermer les yeux - les choses, parait-il, vont rester comme ça encore pour un bon moment - la musique comme la misère. https://www.youtube.com/watch?v=BB1TIbrlC6QCésar ps: la femme, rôle joué par Elba Ramalho, "travaille" comme "rezadeira" (quelqu'un qui est payé pour prier pendant les funerailles des pauvres de la région). Selon elle-même, il y a tellement de morts, que le seul boulot dont l'avenir est garanti c'est le sien. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le forró Jeu 15 Fév - 16:38 | |
| - cesarolavo a écrit:
- https://www.youtube.com/watch?v=BB1TIbrlC6Q
César ps: la femme, rôle joué par Elba Ramalho, "travaille" comme "rezadeira" (quelqu'un qui est payé pour prier pendant les funerailles des pauvres de la région). Selon elle-même, il y a tellement de morts, que le seul boulot dont l'avenir est garanti c'est le sien. Le rythme des flûtes rappelle un peu certaines autres musiques sud américaines comme celles des pays andins je trouve... (et j'adore la toute fin de la chanson avec sa guitare hyper hyper mélancolique...) |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Jeu 15 Fév - 22:45 | |
| Juste une petite information, vu le nombre de confusions que j'ai déjà témoignées.
Le Forró n'est pas un rythme; le forró s'applique à la FÊTE. C'est une contraction de forrobodó, ancien mot pour designer les fêtes dans des "pés de serra" (pieds de colline?)
Dans ces bals, on joue le baião, le xaxado, le côco, le xote, etc. Ils s'agissent donc de RYTHMEs.
Bien sûr, tout ce que j'écris ici c'est du point du vue formel, alors que, dans la pratique, il y a beaucoup d'abus de langage et les brésiliens surtout, utilisent ces mots n'importe comment. | |
| | | wuwei Habitué
Nombre de messages : 216 Date d'inscription : 24/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Ven 16 Fév - 0:21 | |
| - Dominique a écrit:
- L’accordéon en France ça fait ringard. C’est un peu l’impression que j’en avais, moi qui ne connaissait que ces grands artistes qu’étaient Yvette Horner, Jean Segurel, Valery Giscard d’Estaing …
Oui c’est dommage. Marcel Azzola qui fait des choses magnifiques avec ses deux excellents compères Patrice Caratini et Marc Fosset par exemple. Forro, musette, tango, jazz etc. L’accordéon superbe instrument qui peut vous prendre furieusement aux tripes. | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Sam 17 Fév - 4:23 | |
| Cesarolavo nous a donné le lien et il a l’avantage de nous permettre de visualiser Severin :
Ce chant ne vient pas à la suite de la présentation de Séverin, déjà traduit. Dans l’ordre du long voyage de Severin celui-ci est le 6°. En attendant les autres chants voici :
https://www.youtube.com/watch?v=BB1TIbrlC6Q
IL SE DIRIGE VERS UNE FEMME A LA FENETRE QU’ENSUITE, IL DECOUVRE ETRE CELLE QU’ON SAURA .
Bien le bonjour Madame, Qui à cette fenêtre vous trouvez Sauriez-vous me dire s’il est possible Quelque travail trouver ?
Le travail ici ne manque jamais Pour qui sait travailler Que faisait le compère Dans ses terres de là-bas ?
Ben, j’ai toujours été laboureur Laboureur de terre mauvaise Il n’y a aucune espèce de terre Que je ne puisse cultiver. Cela ici ne sert à rien, Il y a peu à labourer Mais dis-moi émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
Egalement là-bas dans mon pays De terre même il y en a peu Mais jusqu’à en creuser la pierre Je me sens capable de labourer
Cela aussi avance bien peu Il n’y a ni même pierre à pétrir Dis moi encore, compère, Que faisais-tu d’autre là bas.
Je connais toutes les plantations Que cette terre peut donner Le coton, la papaye, L’agave, le mais, le caroa
Ces plantations, la banque Ne veut déjà plus financer Mais dis-moi émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
Mieux que personne, Il me semble, je sais lutter Contre toutes ces herbes folles Que j’ai vues par ici.
Ces plantes parasites Sont tout ce que la terre donne, Dis moi encore, compère, Que faisais-tu d’autre là bas.
J’ai pu avoir du manioc de terres Dont le vent se plait à tirer la peau et d’autres pelures que la sécheresse rend comme la corne du pied
Ici on n’est pas à Victoria ni même à Glória do Goitá Et en plus de la terre, dis moi Que sais tu d’autre travailler ?
Je sais m’occuper du bétail Entre les orties surveiller, Des bêtes qui mangent raz le sol Ou qui mangent les branchages en l’air
Nous ne sommes pas à Surubim Ni à Limoeiro, Dieu merci Mais dis-moi, émigrant Ce que tu faisais d’autre là bas.
Dans n’importe lequel des cinq bassins D’une chaudière à canne je sais raffiner, Je sais m’occuper d’un pressoir, D’une salle à écumer.
Avec la venue des usines Il reste déjà peu de sucrières Rien d’autre, émigrant, As-tu appris à faire là bas ?
Là bas personne n’a appris Autre chose, ni apprendra, Mais le soleil, du lever au couchant, On apprend bien à supporter.
Mais ceci alors sera donc tout Ce que tu sais faire ? Allons, dis moi, émigrant Sais tu autre chose ?
Vous voulez même savoir Ce que je faisais là bas ? Manger quand il y avait de quoi Et, en ayant ou non, travailler.
Cette vie par ici Est chose familière Mais dis-moi, émigrant Sais tu réciter des bénédictions, Sais tu chanter des lamentations, Les défunts implorer ? Sais tu faire des complaintes Sais tu les morts enterrer ?
J’ai déjà veillé beaucoup de défunts Dans la colline c’est chose habituelle Mais je ne sais point prier, Je sais seulement accompagner.
Justement, si le compère avait su Prier ou même chanter, Nous aurions pu travailler par moitié, Que la clientèle est suffisante.
Maintenant si vous me permettez C’est ma fois de demander, Comment, Madame, ma commère, Peut maintenir son foyer ?
Je vais expliquer rapidement, Et de suite vous comprendrez : Comme ici la mort est telle, Je vis de la mort à aider.
Et encore si vous me permettez Que je revienne à demander Est-ce ici une profession Qu’un travail aussi singulier ?
Oui, c’est une profession, Et la meilleure de toutes : Je suis de toute la région La prieuse officielle
Et encore si vous me permettez Une nouvelle fois demander : Est elle bonne cette profession Commère, où vous vous trouvez ?
D’un rayon de nombreuses lieues Les gens viennent ici m’appeler, En vérité je n’ai pas pu encore Me plaindre de fatalité.
Et si pour la dernière fois Vous me permettez demander N’existe-t-il autre travail Pour moi en cette contrée ?
Comme ici la mort est telle Il n’est possible de travailler Que dans ces professions qui font De la mort routine ou marché.
J’imagine que d’autres personnes De profession similaire, Pharmaciens, croque-morts Docteurs d’anneau au doigt Ramant contre le courant De ceux qui descendent vers la mer, Emigrants au contraire, Montent de la mer vers ici. Seules les plantations de morts Méritent ici d’être cultivées, Et les cultiver c’est facile : Il suffit de planter Pas besoin de défricher, Les sécheresses et les fléaux Nous font plus prospérer Et donnent bénéfice immédiat Pas besoin d’attendre Pour la récolte : on reçoit Au moment même de planter.
Dernière édition par le Lun 19 Fév - 0:00, édité 2 fois | |
| | | Cristobal Maître
Nombre de messages : 903 Localisation : La isla bonita Date d'inscription : 26/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Sam 17 Fév - 4:39 | |
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| | | wuwei Habitué
Nombre de messages : 216 Date d'inscription : 24/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Sam 17 Fév - 20:20 | |
| - Cristobal a écrit:
Autant j'aime bien l'accordéon dans le forro ou dans le tango argentin (mais là c'est plutôt du bandoneon), autant je ne le supporte pas dans le musette. Déjà, musette, quel nom à la c... Arf c’est vrai Musette c’est pas terrible mais il me semble que Bossa-nova, signifie nouveau machin » comme quoi. Si tu as l’occasion d’écouter du jazz-musette c’est bien, question de préférence comme d’hab. Mais il y en d’autres… Chauffe Marcel! | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Sam 17 Fév - 21:06 | |
| Je ne savais pas qu'il y avait une traduction en Français de la pièce "Morte e Vida Severino" de João Cabral de Melo Neto. | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Dim 18 Fév - 16:54 | |
| - Citation :
- Je ne savais pas qu'il y avait une traduction en Français
As-tu le lien ? | |
| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Dim 18 Fév - 20:49 | |
| C'est toi qui l'a! ou pas? (tu ne veux pas dire que c'est toi même qui a traduit toute la vidéo...) | |
| | | Dominique Vétéran
Nombre de messages : 488 Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Re: Le forró Dim 18 Fév - 23:43 | |
| Comme je suis paresseux, je fais la traduction petit à petit et parfois je butte sur des difficultés, alors je laisse les choses à moitié faites. Par exemple je m’étais arrêté à :
Em qualquer das cinco tachas de um bangüê sei cozinhar sei cuidar de uma moenda, de uma casa de purgar.
Pour tacho je pensais à bassine. Mais tacha ?? bangüê ? Il me faillait le dictionnaire.. Casa de purgar ? Purger la maison ???? Comme elle répond avec le mot Engenho, je me suis dit que c’était sur le travail de la canne à sucre. Un coup de google et j’ai vu que l’on raffinait de suc de la canne dans plusieurs fours (5 ou 6 disait le site) Alors je me suis dit que tacha était un régionalisme de tacho, et ainsi de suite. Quand j’ai lu qu’on écumait le suc de canne j’ai aussi fait le lien avec purgar. Le mot casa m’est alors venu comme bâtiment, plus que comme maison.
Je pense que ces textes ont été traduits en français, mais c’est plus amusant de traduire en se répétant le rythme dans la tête.
Je n’ai pas trouvé de traduction convenable pour « rezadeira », alors j’ai mis prieuse en espérant qu’on comprendrait, bien que le mot prieuse n’existe pas en français…
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| | | cesarolavo Habitué
Nombre de messages : 271 Localisation : Lille Date d'inscription : 21/12/2006
| Sujet: Re: Le forró Lun 19 Fév - 11:25 | |
| Tu as raison qu'il s'agit de mots techniques associés à l'extraction de canne à sucre. C'est pour ça que les traducteurs de ce type d'ouvrage prennent quelque fois beaucoup de temps. "Tacha" est un grand "tacho", casa de purgar est la partie du engenho où le mélasse est apporté pour y rester pendant 2 semaines jusqu'à ce que le mélasse devient sucre. Mais trouver une signification c'est facile, n'est-ce pas?; c'est trouver la traduction qui n'est pas aussi évident. Le meilleur dictionnaire online de portugais, si tu ne connais pas se trouve ici: http://www.priberam.pt/C'est portugais du Portugal, mais ils font beaucoup de références à l'usage des mots et des expressions du Brésil. Et pour les différentes parties du engenho, le lien suivant peut être utile: Article à lireCésar | |
| | | Silvio Grand maître
Nombre de messages : 6562 Age : 64 Localisation : Mexico - Mexique Date d'inscription : 21/09/2008
| Sujet: Re: Le forró Mer 7 Mar - 8:55 | |
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| Sujet: Re: Le forró | |
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| | | | Le forró | |
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