Oui donc mon monde musical est vaste, mais je crois qu'il a une cohérence c'est qu'il est plutôt traditionnel et me fait préférer des artistes ayant une certaine humilité par rapport à leur métier et sensibles à la condition des gens qui les entourent.
Désolé , mais Lluis Llach va tout d'abord me faire revenir à Salvatore Adamo. Donc au mois de novembre 2006, j'apprends qu'après 20 ans d'absence (ou 30 ans je ne sais plus) sur les scènes espagnoles, ce chanteur va se produire au "Palau de la musica ", peut être la plus belle salle de musique du monde pour ceux qui ne la connaissent pas, et classée au patrimoine de l'Unesco.
Ceci dans le cadre d'un festival dédié aux musiques et voix de la Méditerranée, mais pas seulement puisque Gilberto Gil fait partie des invités.
Donc mon amie de Barcelone, me prend une place et me dit "Tu sais je sais que tu aimes énormément un chanteur de mon pays : Lluis Llach. Il devrait se produire durant la même periode dans une pièce montée par Lluis Danès sur la base de ses chansons" .
Bien entendu, je la prie de me trouver une place. Quelques jours après elle me rappelle, me disant que malgré toutes ses démarches, il lui a été impossible d'en trouver une.
Lluis Llach est une institution ( surtout auprès de la mouvance indépendantiste) et ses places ont été réservées en quelques jours ( plus de 12000).
Donc je vais tout d'abord au spectacle de Salvatore, où tout le fan club du monde entier est réuni et je le vois triompher également auprès des spectateurs de toute l'Espagne réunie
Le lendemain, je me dis, je ne peux pas laisser échapper la moindre chance d'assister au spectacle "Tranuites" qui se déroule au Teatre nacional de Catalunya.
Donc j'arrive au milieu de l'après midi, mentant un peu ( ce n'est pas dans ma nature) disant que je viens de Paris pour le voir.
Malgré une oreille attentive et compatissante, on ne peut que me répéter qu'il n'y a pas de place de disponilbes et que les jours précédents 100% des personnes étaient présentes.
Donc en clair que ce n'était pas nécessaire que je me déplace.¨Pourtant je l'ai fait, arrivé 2 heures avant les premiers spectateurs, je les ai tous regardé rentrer dans la salle le bonheur dans les yeux et dans la voix. Je me disais, je n'y assisterais pas, mais au moins je saurais qui sont les gens qui l'aiment comme moi, mais en le comprenant mot à mot.
Et après que la dernière sonnerie ait retenti, je suis allé au service de réservation. J'ai dans un premier temps cru que la personne me disait non et puis elle m'a montré un petit point lumineux. Il restait une place.
Sans doute une personne très triste de son absence, mais moi j'étais comme sur une autre planète.
Le spectacle, je l'ai vécu dans la ferveur du public, mais en même temps alors que je cherchais à me contrôler je ne pouvais m'empêcher de pleurer par moments. Et alors que j'avais un peu honte de moi, je voyais aussi la jeune fille placée à ma droite qui aussi essuyait des larmes sur son visage.
Il n'existe qu'une vidéo enregistrée en public ce jour là de " Amor particular" par un spectateur, de piètre qualité certes, mais qui restitue le travail du réalisateur, qui lui a donné un sens particulier, puisque il l'a transposé sur le thême de la condition humaine et de la place de l'artiste.
https://www.youtube.com/watch?v=PRcq4NaCiWw - Amor particular -
Bon je finis ici mon bavardage. Je le reprendrais une autre fois car au Brésil, j'ai acheté un disque de Lluis Llach en pressage local. Et il y a un lien avec le pays qui nous intéresse ici car le commentaire au dos de la pochette a été réalisé par Caetano Veloso.