J'étais devant ma TV
à moitié ensommeillé
- déjà -
le soir du 2 mars 1996
à São Paulo
- où j'habitais alors -
quand j'appris
par une sinistre
manchette
- reçue en plein menton -
la mort de ces cinq enfants
cueillis dans la fleur de l'âge
à l'aube d'un succès
qui s'annonçait
phénoménal.
Leur avion,
en provenance de Brasilia
venait de s'écraser
en phase d'atterrissage
à l'approche de l'aéroport
de Guarulhos (São Paulo)
à quelques kilomètres...
de ma télévision.
Jamais je n'oublierai
- sentiments mêlés -
leur rire adolescent
leur plaisir d'être ensemble
et celui de mes enfants
sautillant de joie
devant leurs bêtises accumulées,
jusqu'à ce soir de deuil
où leur avion
n'arriva jamais
à destination.
Cette Brasilia Amarela
- voiture populaire brésilienne
par excellence,
comme le Fusca,
de la même marque -
nous rappellera
le rire de ces jeunes-là
qui ne demandaient qu'à vivre
et à chanter:
Pelados em Santos
( A poil à Santos)
https://www.youtube.com/watch?v=rmMj8UC5Mig