Conrad Detrez

Conrad Detrez
(1937-1985)
Une vie incandescente
trop vite consumée
sur le bûcher
de ses ardeurs volatiles.
Passionnant,
dérangeant,
questionnant.

Si vous ne le connaissez pas,
vous pouvez l'écouter:
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=PHD99232073

Vous pouvez aussi le voir
dans l'une de ses rares
apparitions télévisuelles
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=Detrez%2C+Conrad&num_notice=4&total_notices=8

Vous pouvez aussi lire
"L'Herbe à brûler"
Prix Renaudot 1978,
roman autobiographique
de la construction-
déconstruction
du moi
entre Europe et Brésil
dans les années 60.

C'est ce lien qu'il faut suivre
pour voir Conrad Detrez
à la TV:
Des goûts et des couleurs
Apostrophes
A2 - 08/12/1978

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=Detrez%2C+Conrad&num_notice=4&total_notices=8

Les pâtres de la nuit.
Traduit du brésilien par Conrad Detrez.
Auteur : Jorge Amado
Editeur : Stock
Parution : 1982

1962 :
en juillet, départ pour le Brésil.
Detrez s'installe à Volta-Redonda, puis à Rio-de-Janeiro,
où il enseigne dans plusieurs collèges catholiques.
Découverte de la pauvreté et de la précarité,
mais aussi d'une joie de vivre,
d'une frénésie sexuelle qui vont bouleverser l'ancien séminariste...

1962-1967 :
sur le plan politique, le Brésil est en pleine effervescence.
Le 2 avril 1964, le président Goulart,
qui avait entamé une série de réformes démocratiques,
est renversé par le général Castello Branco.
Mais le régime dictatorial mis en place par ce dernier
suscite le mécontentement populaire.
Le parti de l'opposition,
le «Movimento Democratico Brasileiro»,
gagne du terrain.
Detrez s'engage dans ses rangs.

La résistance s'organise,
principalement sous l'action
de Carlos Marighela,
qui sera tué en 1969,
après avoir rédigé,
en collaboration avec Detrez,
un pamphlet politique :

Pour la libération du Brésil
Marighela
Editeur : Seuil - Date : juillet 1970

1967 :
devenu suspect aux yeux de ses élèves
et de ses supérieurs hiérarchiques,
Detrez est arrêté,
emprisonné durant six jours,
puis expulsé du territoire brésilien.
Il s'installe à Paris.
Travaux divers pour subsister.
Commence à rédiger son "autobiographie hallucinée".

Ce topic est un vrai flop!

Mais c'est pas grave
je continue...
car les bouteilles
jetées
à la mer
un jour ou l'autre
reviennent
en pleine lumière.

Et Conrad Detrez
- humain parmi
les humains -
vaut bien
mon solitaire
hommage.

1968 :
retour au Brésil.
Detrez reprend à São Paulo
sa lutte clandestine
dans les rangs de l'opposition castriste.
Se sentant menacé,
il quitte le pays après quelques mois.
Installation en Algérie,
où il a obtenu un poste d'enseignant.

Bah je peux faire avancer ton chilimilibilic

De Conrad Detrez je ne connais que ce livre de William Cliff :



... mais il ne m'a pas donné envie de lire ceux de Detrez !

Le grand problème de Detrez avec les autorités et la société était son homosexualité non ?

Conrad Detrez il est vrai
était homosexuel
et une partie de son oeuvre
est marquée par ce thème,
mais sur ce sujet je n'ai rien à dire,
ou plutôt ce n'est pas ce qui retient
mon attention dans ses écrits.

William Cliff,
poète belge
qui exalte l'homosexualité
dans ses textes
a pu être attentif plus que moi
a cet aspect des choses
chez Detrez
qui fut son ami
je crois.

Il lui rend hommage en vers
dans le livre que tu cites
dont je ne connais
que quelques extraits
qui me plaisent d'ailleurs
beaucoup:

"Sainte Mère de Jésus toi qu'on a
inlassablement invoquée au long
des longs siècles de chrétienté tu n'as
pas été sourde à ce petit wallon
quand sa prière humble vers toi s'allon-
geait à travers une enfance martyre
Dame du Ciel reine des souvenirs
accueille-le dans ton coeur innombrable
et qu'il y trouve une eau meilleure à boire
que celle bue au moment de mourir"

Non,
ce qui m'intéresse beaucoup
dans l'oeuvre de Conrad Detrez
ce sont des thèmes comme ceux
de l'apprentissage
de l'échec,
de la désillusion
l'éclatement de la personnalité
la sensualité
la découverte de l'altérité
les rapports à la politique
et à la religion
et la place du Brésil
tant dans sa vie
que dans son oeuvre.

Il n'y a pas de compromission chez lui
Il est, je crois, très authentique,
tellement fragile tellement souffrant
tellement marqué par son enfance
que même ses imperfections
- nombreuses -
le rendent touchant
et profondément humain.

Il a échappé aux déterminismes
sociaux et géographiques
de sa naissance
par une fuite en avant permanente
mais sa vie en forme d'impasse
et sa mort silencieuse et cruelle
posent encore, du moins pour moi,
des questions sur le sens même
de l'existence
et de la réussite.

A ce titre
L'Herbe à bruler
texte fondateur
loin des clichés
sur le Brésil
est un livre
intéressant
à mon avis.

1971 :
condamné à deux ans de prison par le gouvernement brésilien.
Crise morale :
Detrez a perdu la foi et croit de moins en moins à la possibilité d'une révolution politique;
de plus, son homosexualité le met au ban d'une société encore très conformiste.

1972 :
retour en Belgique.
Detrez s'installe à Bruxelles,
rédige ses deux premiers livres :
Ludo et Les plumes du coq,
qui paraîtront respectivement
en 1974 et en 1975.

1975-1978 :
nommé correspondant permanent de la R.T.B. à Lisbonne,
Detrez rend compte, depuis la capitale portugaise,
des événements politiques qui secouent le pays
durant la «Révolution des oeillets».
Son contrat terminé, il s'installe à Paris.
Collabore au Matin et au Magazine littéraire

1978 :
publication de L'Herbe à brûler. Prix Renaudot.
La Belgique découvre enfin Conrad Detrez.
Il ne cessera plus d'écrire,
puisant dans son expérience personnelle
la matière de ses livres.

1980 :
amnistié par le gouvernement brésilien,
Conrad Detrez retourne à Rio de Janeiro.
Publication de La lutte finale.

1981:
Publications:
- Le Dragueur de Dieu, roman, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1980;
- Les Noms de la tribu, essai, Paris, Éditions du Seuil, 1981.

1982:
Il est naturalisé français le 28 mars.

1982:
en septembre il est nommé attaché culturel
à l'ambassade de France à Managua,
au Nicaragua.
Il y demeurera jusqu'en septembre 1984.

Detrez s'inspirera de ce séjour
pour écrire La ceinture de feu,
qui paraîtra en 1984.

1984:
dès 1984 Detrez comprend
qu'il est atteint du sida.
Il rentre à Paris.

1985:

Conrad Detrez
se suicide
le 12 février 1985.