Analyse sombre sur Brel le clown

Je crois qu´il faut lire cette analyse qui tranche avec tout ce qu´on dit actuellement sur Brel qui est devenu une Institution. Certains et certaines ne vont pas aimer :

http://lucmelmont.canalblog.com/

Injuste ou juste : telle n´est pas la question (Jacques Brel, un clown sorti de l´anonymat)

Jacques_BrelInjuste ou juste : telle n´est pas la question (Jacques Brel, un clown sorti de l´anonymat)

Prenons du recul. Soyons froids. Relisons les textes des chansons de Jacques Brel. Et concluons : ce n´était vraiment pas terrible. Les textes ont mal vieilli d´ailleurs.

Jacques Brel avait une voix, une force dans l´interprétation, et il pouvait compter sur les arrangements du mythique François Rauber. Mais si nous sommes terre à terre, l´oeuvre de Jacques Brel ne se distingue pas des autres chanteurs à textes de l´epoque. Brel, clown triste fut à la Chanson ce que Buster Keaton fut au cinema muet. Un impudique se complaisant dans la complainte.Fabuleux comédien, imbécile homophobe, macho meurtri. Ses dents de cheval, son profil et sa vision du monde font penser à Felipe, le personnage timide et triste de la bande dessinée Mafalda. Un petit personnage triste qui fait rire...

Brel, contrairement a d´autres chanteurs, a connu une gloire mondiale, aidé en cela par quelques photos noir et blanc qui l´immortalisèrent et Ne Me Quitte Pas. Non, il n´était pas tout seul dans son talent, son impudeur, mais c´est lui que le Grand/Gros public retient dans l´Histoire. Pour combien de temps, d´ailleurs? Les autres chanteurs de son époque auront droit à quelques louanges dans la bible de la Chanson, Chorus, par exemple, un petit site ici et là.

Ce n´est ni juste. Ni injuste. C´est ainsi. La mise au panthéon d´un artiste ne dépend d´aucune règle : c´est un mélange de hasard, d´alchimie, de talent, de chance, de travail, de relations et encore d´autres élements, sans aucun doute...

Luc Melmont

Brel était surtout un clown dans ses films (le très bizarroïde "Franz" où il fait des grimaces presque "dadaïstes") et un peu aussi sur scène évidemment mais il y a tout de même chez lui un côté excessif et tragique bien loin de l'univers d'un simple clown.

Intéressante opinion... à laquelle j'ai du mal à adhérer quand même. Laissons de coté le Brel privé, ses opinions, ses frasques..etc

Il n'en reste pas moins qu'on ne peux lui retirer deux qualités, me semble-t-il :

- Celle d'un fabuleux interprète. Certes interprète de lui même (c'est plus facile), mais je n'ai jamais entendu quelqu'un qui reprenne une chanson de Brel de façon totalement convaincante. Cela veut dire qu'il investissait 100% de son énorme personnalité dans ses chansons, et qu'après ça il était (et il est toujours) difficile de mettre une autre voix sur ses textes. D'aucuns diront que le choix de ses textes et leur interprétation étaient un peu racoleurs... de l'émotion à bon marché pour ménagère de plus de 40 ans en somme....mais je ne croie pas. Il était comme ça, entier, excessif.. bref il ne trichait pas.

- Celle d'un auteur de textes souvent poétiques :

Par exemple:

Extrait des Marquises:

"...Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté
Et s'il n'y a pas d'hiver, cela n'est pas l'été
La pluie est traversière, elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise, le temps s'immobilise
Aux Marquises..."

C'est quand même pas de la soupe de hit-parade! Il avait une puissante inspiration et une écriture bien à lui. .

A part ça effectivement, il devait y avoir d'autres auteurs-compositeurs à l'époque qui le valaient bien, mais certainement moins bons business-men que lui, et qui de ce fait n'ont pas eu son rayonnement. C'est peut être d'ailleurs le rôle de ce forum de les ressusciter

Ce forum est avant tout dédié à la chanson brésilienne, sinon je ne suis pas certain du tout que Brel était un businessman, je pense même le contraire.

Quant aux autres artistes de la même époque, bien sûr qu'il y en a, mais aucun n'a sa voix, sa force de conviction ni surtout les arrangements somptueux qu'il y a derrière, personnellement sans ces arrangements magnifiques, peut être que Brel ne m'aurait pas autant séduit...

J'ai aussi du mal à voir les choses comme ça. Mais c'est intéressant de voir ce genre d'opinion sur des monstres sacrés de la musique, ça nous rappelle que la musique n'est définitivement pas un langage universel.

Citation :

Brel, clown triste fut à la Chanson ce que Buster Keaton fut au cinema muet.

Cette image me suffit, et je ne la trouve pas si dévalorisante

Les premiers textes de Brel sont effectivement maladroits, mais après, de l'émotion à bon marché ? Ou de la poésie simple et populaire, tout simplement...

Le talent de l'écriture de Brel, c'est avant tout les images.
"une valise dans chaque main"

C'est surtout que cette critique n'est pas neuve. Elle est même récurrente. Même à l'époque, il était considéré par certains comme un chanteur réaliste de seconde catégorie, trop dans le pathos, moins malin, distant et littéraire qu'un Brassens (qui se moquait de lui en l'appelant "le curé Brel").

Brel, c'est avant tout l'interprétation. Ses textes sans tout le reste, c'est souvent de la poésie de collégien, oui mais voilà, il y a tout le reste, et ça ne peut pas être écarté d'un revers de main.

Quant aux critiques à la con (je passe sur le physique) "homophobe" et cie, c'est déplacé et anachronique. Si on jugeait tous les artistes à leur personnalité, à leurs opinions et à leur comportement, il ne resterait pas beaucoup de disques dans nos étagères (ou sur nos iPOD, selon).

Sans parler des livres...

On va quand même le ré écouter. Certains disserterons à l'infini sur la place de Jacques Brel, clown triste pathétique pour les uns, génial interprète pour les autres ... mais que voulez vous que je vous dise.. je trouve ça simplement beau

Les Marquises

De toute façon, il avait effectivement aussi un côté clownesque et même picaresque (revisionnez les jubilatoires "Mon oncle Benjamin" ou "L'emmerdeur") mais il serait dommage de s'arrêter à ça.

Picaresque est le mot pour celui qui a repris Don Quichotte

Jacques Brel?

A mon avis,
Il faut être un Jean Foutre
pour oser discuter son talent.
Les Grands Maîtres
une fois disparus
ont toujours des Valets
souvent trop empressés
de se partager leurs dépouilles
comme Piranhas
à l'heure du repas.

Au Brésil
Graças à Deus
l'Homme est reconnu
pour ce qu'il était
un artiste unique
à l'immense talent!

Maysa - Ne me quitte pas

Moi,
j'aime bien sa gueule
à nulle autre pareille,
et pas bégueule.
Il faut l'avouer,
c'est un monstre
sacré,
sacrément unique,
et ses mots,
simples et directs,
et sa guitare
qu'il gratte
comme une râpe
nous rappellent
peut-être
l'essentiel
derrière
le décor
http://fr.youtube.com/watch?v=wZHg6AUXTKw

Je suis très loin d'être sûr que nos sympathiques collégiens soient capables de composer des textes comme Jacques Brel, comme il a été écrit par un intervenant du groupe.
Concernant les facilités de Jacques Brel liées à l'argent, j'indique ( à moins que je ne l'ai déjà fait), que lorsqu'il se produisait dans certains cabarets et que le spectacle se finissait trop tard pour qu'il y ait encore des transports en commun, il rentrait à pied à Montreuil sous Bois.
Il était hébergé chez des amis et c'était dans une toute petite maison d'ouvriers en bois de la banlieue.
Elle existe toujours et la ville a fait poser un panneau explicatif. Le nom de la rue est charmant puisqu'il s'agit de la rue du Moulin à vent. Malheureusement dans notre 21 eme siecle elle colle juste l'autoroute.
Donc monsieur Brel, a conquis sa place par son travail. Il ne donnait pas ses disques pour être classé dans le hit parade de l'époque.
Je tiens à rappeler qu'au début de sa carrière Barbara a chanté conjointement Brel et Brassens et que ce doit être son premier ou un de ses premiers disques.
Ma première découverte musicale au Brésil a été Maysa dans sa reprise de Brel. C'est je crois le titre le plus visionné la concernant et les commentaires viennent de brésiliens principalement.

zanzibar a écrit:

Je suis très loin d'être sûr que nos sympathiques collégiens soient capables de composer des textes comme Jacques Brel, comme il a été écrit par un intervenant du groupe.

Pour pinailler, ce n'est pas ce que signifie l'expression "poésie de collégien".