Marcus Pereira.. un peu disquaire.. un peu notaire

Silvio a écrit:

dans le post Bibi Ferreira

J'ai eu la grande chance
dans ma vie
de voir Bibi sur scène,
c'était en 1985 ou 86,
au Théâtre Artur Azevedo
de São Luis do Maranhão.
Je n'ai jamais oublié
le regard de Bibi
la petite robe noire
et la main tendue.
C'est sûr
Piaf était revenue
dans la voix de Pereira.

Le dernier mot
n'est pas en vain
pour ceux qui lisent
jusqu'à la fin!

Au point final
j'ai pensé Ferreira.
et écrit Pereira
comme un rival!

C'est l'esprit
de la Grande Bibi
en Piaf réincarnée
qui m'a frappé!

Ce lapsus
révélateur
cache
une porte:

qui l'ouvrira
aura
beaucoup
de bonheur!

Car de musique
brésilienne
il aura
le nectar!

A quoi fais-je allusion?

Elle ?

Bem pensado
mas està
muito mais
complicado!

Bien trouvé
mais c'est
beaucoup plus
compliqué!

"j'ai pensé Ferreira.
et écrit Pereira
comme un rival!"

Pereira est un "rival" masculin
mais pas un chanteur!
Et pourtant des chanteurs
il fut le plus grand défenseur!
Pou eux
il a donné
sa Vie!
Et son nom
est devenu
Musique!

"Car de musique
brésilienne
il est devenu
le nectar!"

Qui est-ce?
ou de quoi s'agit-il?

Alors,
aucune réponse?
Pas d'idée?

Et pourtant
au centuple
vous recevrez
le réconfort
de vos efforts!

Quelques indices
permettront
de lever
l'anonymat
de Pereira:

De sa Caverne
il est vraiment Baba!

Au Paradis Latin
il fait figure de Saint!

Du Trésor de l'art musical
il est le saint Tabernacle!

Pour le connaitre
il faut être
un peu notaire
un peu disquaire
un peu rétro
un peu mélo

et du patrimoine
brésilien
faire le sien!

Silvio, cette énigme m'a fait transpirer.. et je n'ai aucune réponse pour le moment.

Tu dis " de quoi s'agit il ?". Alors je pense .. ce n'est pas une personne, encore moins un chanteur. Donc un objet , une technologie, une institution? Mais quel objet pourrait être un "rival" masculin de bibi réincarnée en Edith Piaf ? Et de plus un objet qui a donné sa vie ???? et qui est un "défenseur des chanteurs".. ???? Comment son nom a-t-il pu devenir musique?

Ensuite pereira=poire.. mais ça ne donne pas vraiment de piste. Qu'est ce qui a pu te faire faire ce lapsus? J'ai beau pratiquer le "thinking lateral" comme on me l'a enseigné, je suis dans le noir total!!

De nouveaux indices

"Au Paradis Latin
il fait figure de Saint!

Du Trésor de l'art musical
il est le saint Tabernacle!..... "


Ca devient une enquête policière

Zaraké,

j'admire sincèrement
ta recherche et tes efforts!
De Piaf et de Bibi
bientôt tu passeras
à Pereira!

La logique te guide
et aux mots tu n'es pas
indifférent!

De la solidarité de personne
jusqu'à présent tu n'as pu
profiter!
Pereira sera donc pour toi!
et pour toi seul!

"Qui est-ce? ou de quoi s'agit-il?"
Tu as raison,
c'est une personne,
et une institution.

Ferreira est le nom d'une femme
Pereira celui d'un homme.
(féminin/ masculin et donc
"rival" dans mon lapsus
musical).

Il a donné sa Vie,
c'est vrai!
pour l'amour des chanteurs
de son pays.

Son nom est devenu
Musique
car il est mort
pour la musique!

De la poire, fausse piste,
oublie le sens
car elle ne mène
qu'à l'Angoisse!

"Un peu notaire
un peu disquaire"
sont les indices
à déchiffrer
maintenant
pour arriver
au Sanctuaire
bien gardé!

Courage et persévérance!
Jusqu'au bout de ta Quête
tu pourras
compter sur moi!

Je poursuis ma quête qui devient presque mystique!

Mystique te vaut un autre indice:

Si P est en son nom
M est en son prénom

car même si Maudit
il fut,
de Musique
il fit
sa Maison!
de
sa
Maison
il fit
sa Mission
et pour elle
il perdit
la Raison!

Oups, je vais essayer de t'aider Zarake, mais là ! J'ai cherché un paquet de Pereira dans les musiciens, les hommes politiques, les personnalités de l'histoire du Brésil, même les sportifs, les footballeurs...

Et je ne vois rien de rien... Pas mal d'indices nouveaux dans les deux derniers posts de Silvio. Je cherche encore demain soir.

On ne sera pas trop de deux !

Mmmmm... je crois que je brule

Marcus Pereira

Traduction

".....Si les brésiliens et l'auditoire international, ont maintenant une vue beaucoup plus large de la gamme de la tradition musicale au Brésil, et en particulier du caractère hétérogène de la richesse de la tradition régionale de la musique populaire dans ce pays, c'est largement dû à l'oeuvre pionnière de Marcus Pereira.

Suivant l'exemple de Cecil Sharp et Alan Lomax, le brésilien collectionneur de la musique populaire et de la culture, a établi, dans le milieu des années 1970 de façon indépendante à la production, une série d'enregistrements de musiques populaires régionales intitulé Música Popular do Brasil. Ce vaste projet est important pour trois raisons principales.

1) Tout d'abord, dans un climat d'intransigeance politique et de censure artistique, Pereira a tenté de mettre en lumière les éléments d'une débat politique et culturel qui a polarisé le Brésil au début des années 1960, un débat auquel la dictature militaire qui a pris le pouvoir en 1964 a mis un terme. .

2) Deuxièmement, Música Popular do Brasil montre le début d'une conscience d'une nouvelle relation plus complexe entre tradition, en grande partie rurale de la culture populaire et la société brésilienne du milieu des années 1970 de plus en plus urbanisée .

3) Enfin, à un moment où la musique populaire au Brésil était de plus en plus orientée vers les influences émanant de l'étranger, Marcus Pereira a ré introduit auprès du public des aspects régionaux et ruraux de la tradition de la musique populaire et de la culture, qui auront un énorme influence dans la musique populaire brésilienne au cours des trois dernières décennies du vingtième siècle. ...."

Un peu disquaire ... je vois, c'était un collectionneur fou de musique populaire, et un peu notaire parce qu'il était avocat de formation (mais n'a jamais exercé)

Pfiou.. pas simple celle là, mais je découvre un bonhomme qui m'était totalement inconnu.

Zaraké
je suis heureux
que ce soit toi
qui de l'énigme
aies soulevé
un pan!

M
comme Maranhão
fut le talismã
de Maître Pereira,
car la Belle endormie
il sut réveiller
et en révéler
toute la Beauté!

Sur le destin
tragique
de Maître
Marcus
je reviendrai
bientôt
pour
révéler
les
secrets
de sa destinée
d'homme
passionné!

Silvio a écrit:

Zaraké
je suis heureux
que ce soit toi
qui de l'énigme
aies soulevé
un pan!

Ah bon, parce que c'est pas fini?

A vida
Um xero

maria bonita a écrit:

A vida
Um xero

Mmm.. ça pourrait être elle, car elle a enregistré "Cuitelinho" sur un CD de Marcus Pereira (Musico popular do centro-oeste/sudeste)

"Car de musique
brésilienne
il aura
le nectar!"

Ca pourrait être la collection Marcus Pereira non?

Il est temps je crois
de lever le voile
et de rendre à chacun
sa quote-part:
j'avais dit qu'au centuple
vous seriez récompensés.
La révélation, ce soir
vous est dédiée
à tous les trois:
Zaraké
le premier
pour sa contribution
totale,
Christian,
pour son appui moral,
Maria,
pour la touche finale!

Tous les autres,
invités stylés,
spectateurs discrets
ou témoins muets
prêts à participer,
de l'énigme aussi
pourront profiter!

Car du Brésil
des secrets
bien gardés
vous seront
révélés!


Zaraké:
pourquoi Marcus Pereira fut-il
"un peu notaire, un peu disquaire"?

parce que le notaire
de l'héritage
est le gardien,
et de la transmission
le responsable!
Comme Marcus Pereira
conservateur du patrimoine
musical
de son pays
chéri
qui sans honoraires
paya de sa vie
l'idée qu'il se faisait
de la valeur
patrimoniale
de son pays!

Aujourd'hui
un disque
du label
"Marcus Pereira"
est une chose rare!

Le catalogue
a fondu
comme neige
au soleil!

Si vous en possédez un
appréciez votre chance!
car c'est un peu
du sang
de Marcus
que vous êtes
légataires!

Dans un instant
je reviens
avec le fin mot
de l'histoire!

Une découverte pour moi. Merci pour la suite des informations á venir.

Sinon le Brésil ne s était pas desinteressé des sources de sa musique avant son travail.
Il ne faut pas oublier la mission confiée par le Departement de la Culture en 1938 á Mario de Andrade ;
Missão de pesquisas folcloricas
Je ne sais pas ce qui avait été edité á l époque mais j ai fait l acquisition il y a un an d un coffret édité par le SESC qui est une des principales institutions culturelle du Brésil.
Il comprend un livret de 140 pages et 6 CDs qui sont consacrés au
Pernambuco, Paraiba ( 3 cds á lui tout seuls), Maranháo, Pará, Minas Gerais.

Pour en revenir á Bibi Ferreira Silvio quand tu l as vue il y a une trentaine d années, si tu te souviens, quelles étaient ses différences dans sa façon d interprétrer par rapport au récent DVD .
J ai fait l acquisition de son disque réalisé pour les 25 ans de la mort d Edith Piaf et sa voix était trés différente.
Le hasard faisant bien les choses, meme si le prix était en consequence, j ai trouvé il y a une semaine, le disque de ses meilleurs moments dans Gota d´Agua de Chico Buarque et Paulo Pontes.
Oui je comprends encore mieux pourquoi Bibi Ferreira est tant admirée par certains.
Au mois de juillet aprés une premiére annulation due á sa santé, elle a enthousiamé un public de tous ãges dans une reprise de son spectacle de Piaf au Sesc de Sao Paulo.
Des amis qui étaient lá m ont dit que certains pleuraient dans la salle.

Silvio, c'est une passionnante et dramatique histoire à laquelle tu nous a conviés, avec un art consommé du suspense. Merci, car sinon j'aurais tout ignoré de Marcus Pereira et de sa quête qui me semble-t-il est unique dans l'histoire de la musique.

A la mémoire de Marcus Pereira (1930-1981)

L'histoire des "Disques Marcus Pereira" est un film complexe, joué sur la meilleure bande-son produite par ce pays: passions extrêmes, difficultés financières et politiques, amitié, indifférence, idéalisme...
C'est une histoire typiquement brésilienne, à tel point qu'elle pourrait être une allégorie de ce pays. A commencer par son début...
Les bars et les terrasses sont des temples de la culture brésilienne.
Au milieu des années soixante, une bande d'amis, amoureux de la musique brésilienne, avaient l'habitude de se retrouver au "Jogral", un des hauts lieux de cette musique à São Paulo. Parmi eux, Marcus Pereira, un publicitaire, et Luis Carlos Paranà, le patron de ce bar.
De 1967 à 1973, le lancement bien accueilli de quelques disques sous le label "Jogral" permit à Marcus Pereira de se distinguer, notamment après la sortie des 4 albums de la série "Musica Popular do Nordeste". Il décida alors de quitter la publicité, et de créer sa propre maison de disques (Discos Marcus Pereira).
Si vous deviez faire une liste des meilleurs disques brésiliens de tous les temps, vous seriez étonnés de constater parmi eux le nombre impressionnant de disques portant le label Marcus Pereira:
- les deux premiers disques de Cartola
-"Na Quadrada das Águas Perdidas" de Elomar
-l'Orchestre Armorial dirigé par le Maestro Guerra Peixe
-le "Violão Brasileiro Tocado pelo Avesso" de Canhoto da Paraíba
et beaucoup d'autres;
Tous les projets surgis depuis lors d'archivage de la musique brésilienne s'inspirent directement de sa série de 16 albums consacrés à chaque région brésilienne...
Il contribua largement au retour du Choro dans les années 70 par ses enregistrements sensationnels de Abel Ferreira, Raul de Barros, Canhoto da Paraíba, Carlos Poyares, Altamiro Carrilho et de beaucoup d'autres...
Il enregistra une série de disques de sambas consacrés aux Ecoles, Salgueiro, Portela, Mangueira et Império Serrano, mettant en valeur dans chacun de ces albums les grands noms de leur histoire.
Celui dédié à Portela peut être considéré comme le cinquième de sa Velha Guarda, avec la participation de Monarco, Alcides Malandro Histórico et Alvaiade.
Les plus grands noms de la musique brésilienne furent enregistrés par Marcus Pereira, beaucoup lui doivent aussi leur premier enregistrement. Au total, 144 disques en moins de dix ans d'existence. Parmi eux, Abel Ferreira, Altamiro Carrilho, Arthur Moreira Lima, Banda de Pífanos de Caruaru, Canhoto da Paraíba, Carlos Poyares, Carmem Costa, Cartola, Celso Machado, Chico Buarque, Chico Maranhão, Clementina de Jesus, Dercio Marques, Dona Ivone Lara, Donga, Elba Ramalho, Elomar, Evandro do Bandolim, Jane Duboc Luperce Miranda, Nara Leão, Orquestra Armorial, Papete, Paulo Marquez, Paulo Vanzolini, Quinteto Armorial, Quinteto Villa-Lobos, Raul de Barros, Renato Teixeira, Roberto Silva, Tia Amélia et de nombreux autres.
Mais l'argent manquait.
Alors Marcus Pereira se démena pour obtenir des financements de la FINEP, sous prétexte de faire de la recherche musicale, ce qui lui permit d'enregistrer encore d'autres disques, dont les deux de Cartola et celui de Donga.
Mais l'heure était venue de payer les intérêts...
Il accepta alors de signer un contrat léonin avec le studio Copacabana pour se tirer d'affaire. Pour faire vivre son rêve il était capable de "tirer du lait des pierres" (tirar leite de pedra).
Suite à la crise de 1979, le studio se trouva confronté à de sérieuses difficultés financières à partir de février1982. les dettes s'accumulaient . La maison de "disques Marcus Pereira" courait à la faillite. Le travail et le rêve d'une vie semblaient être arrivés à leur fin...et des problèmes personnels précipitèrent la chute.
Marcus Pereira mit alors fin à ses jours


Epilogue:
le fonds Marcus Pereira fut repris par le studio Copacabana qui fit lui-même faillite...avant d'être repris par le petit distributeur ABW, qui réussit à produire plusieurs CD....avant de revendre le fonds à EMI, qui s'en désintéressa très vite...
Les disques moisissent aujourd'hui dans les caves d'EMI, et on ne trouve sur les catalogues qu'une demi douzaine de titres disponibles...
Mais d'autres petites maison de production sont nées depuis, intéresséesar la qualité et la diversité de la musique brésilienne.

Adaptation et traduction par Silvio d'un texte de Paulo Eduardo Neves,
08-10-2002.

Silvio a écrit:

Les disques moisissent aujourd'hui dans les caves d'EMI, et on ne trouve sur les catalogues qu'une demi douzaine de titres disponibles...

Quelle perte! L'état Brésilien devrait se porter acquéreur de ce trésor culturel..non?.

Trouve-t-on encore ldes cd de cette collection?

Oui, chez Silvio,
c'est la bonne adresse!

Je plaisante...
mais c'est vrai qu'ils ne sont pas faciles à trouver,
ni au Brésil,
ni en France,
à moins d'avoir des amis
un peu notaires,
un peu disquaires!

Voici par exemple l'un de mes préférés:
Papete, Bandeira de aço,
Discos Marcus Pereira, 1978.

Il est rare dans tous les sens du terme:
une rareté du fonds Marcus Pereira
mais aussi empreint d'une rare poésie!
Ses 9 titres sont l'expression même
de l'âme du Maranhão.
Je ne l'écoute jamais sans une émotion particulière.

"Pour en revenir à Bibi Ferreira, Silvio quand tu l' as vue il y a une trentaine d années, si tu te souviens, ..."


Querido Zanzibar,

La trentaine d'années
que tu as cru compter
en Quarantaine trop tôt
a failli me jeter!

Avais-je donc vieilli
si vite
sans m'en apercevoir?

J'ai recompté sur mes doigts
revu le calendrier
-tout de même angoissé -
des années écoulées.

Enfin soulagé
j'ai pu constater
que cela faisait
tout juste vingt-trois ans
qu'au théâtre Azevedo
pour la toute première fois
j'avais vu
la Grande Dame Ferreira.

Tu dois être bien jeune
pour ainsi des années
négliger l'outrage
et savourer l'espoir?

En vieillard éclairé
que je suis resté
c'est bien volontiers
que je répondrai
- si je m'en souviens -
à ta question posée.

Comme toi aujourd'hui
j'étais bien jeune alors
et très loin d'imaginer
la surprise qui m'attendait!

Sur la scène
en pleine lumière
le fantôme de Piaf
en Bibi réincarnée!

La Grande-petite Dame
à la voix épanouie
dans ses trémolos
avait retrouvé le brio
de la Grande-petite femme!

Sans aucun doute
je crois,
tu peux considérer
que la Bibi de naguère
mèrite ton intérêt présent.

Et tu peux me croire aussi
puisque tes amis te l'ont dit:
quand le rideau est tombé
sur la petite robe noire
plus d'un dans la salle
pleurait dans le noir.

Quant au DVD
je ne peux parler
ni même comparer
car je ne l'ai vu!
Mais de Bibi j'ai vu les yeux
et entendu la voix
et jusqu'à aujourd'hui
cela me suffit bien!

A bênção, Zanzibar.