Bonjour,
Obrigada pour les pistes. Moi, j'ai passé le dimanche à chercher les traces de cette guitariste mystérieuse et je suis tombée sur le magnifique blog de "Jamais pareil " où il nous dit des choses très intéressantes sur Tuca:
Tuca, Françoise et Nara
C’est le superbe post de Fandor qui m’a donné l’idée de ressortir cette idée que j’avais eue, puis oubliée, de parler de Tuca.
Tuca, c’est l’amie brésilienne, celle dont parle Françoise Hardy quand elle évoque l’album qui l’a rendue la plus heureuse. La question, sorti en 71 sans titre, est enregistré dans une atmosphère de liberté musicale et d’entente rare, que regrette encore son auteur. Tuca, une guitariste brésilienne exilée en France est chargée des arrangements avec Raymond Donnez et créditée de la direction artistique. Elle signe la plupart des musiques de l’album et prête au disque un héritage bossa nova sensible en osmose avec le phrasé pop délicat de Françoise. Des cordes fiévreuses enrobent le tout. De cette rencontre naît un de ces disques fier et sans age qui parle dans toutes les langues.
La même année sort Dez anois depois. Nara Leão s’est exilée en France à la fin des années 60, pour se retrouver un peu. Fatiguée de se battre, sans doute, de lutter, de s’exposer. C’est en France qu’elle trouvera l’envie d’enregistrer un disque de pure Bossa-Nova, un double album regorgeant enfin de chansons de Jobim avec à la guitare, Tuca.
Le premier disque est nu, Nara et Tuca dans les studios Polydor, des micros, parfois un piano. Nara plane au dessus de versions dépouillées à la beauté restaurée comme seule une fille qui a vu naître la Bossa Nova dans son appartement peut le faire. Des arrangements soyeux et discrets signés de son ami Roberto Menescal, de Luiz Eça et de Rogerio Duprat pour une version magnifique de Primavera viennent illuminer le second disque. Album à la beauté sans artifice, Dez anos depois est de ce genre de disque pur dont l’existence rassure, à avoir toujours avec soi, tapis au fond de l’ipod.
Tuca reste une inconnue. La poursuite de sa discographie est hasardeuse. Elle semble, en fait, avoir disparue après ces deux albums. Dans les années 60, elle chante au Brésil et participe à des concours de chansons organisés par les télés dont sont friands les brésiliens à l’époque. Je n’ai rien entendu d’elle, mais ebay en a gardé le souvenir. Un album de Bossa Nova est même en vente ici. En France, sous contrat chez Philips, elle est sans doute incitée à enregistrer des 45 tours aux relents de typique qui ne marchent pas. Les pochettes, en tout cas, sont éloquentes. On retrouve sa trace sur un album de Rita Lee au début des années 80. Rien de bien glorieux.
Alors je repense à cette année 71, je rêve un peu, de rencontres extraordinaires par l’entremise du Pygmalion Tuca, de projets évoqués, de photos mythiques où Nara, Tuca et Françoise s’écoutent dans la fumée, à la manière de cette photo célèbre qui rassemble Ferré, Jacques Brel et Brassens. Tuca, où es tu ?
Et vous pouvez même écouter un de ces vinyles Tuca:
Vinyl TucaJe continue dans ses traces.
Um abraço