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 Amérique du sud : Ruben Blades

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Christian
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Christian


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MessageSujet: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMar 30 Jan - 1:09

Le Brésil est bien sur atypique sur le continent sud-américain : par sa langue bien sur, et par son importante population noire descendante des esclaves africains.
Mais pourquoi ne pas parler des autres musiques sud-américaines, comme le tango argentin, ou la (les?) salsa(s) ?

D'ailleurs, suis-je le seul à aimer Ruben Blades ?

Amérique du sud : Ruben Blades Blades_rube_bohemioyp_101b
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charles
Modérateur
charles


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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMer 31 Jan - 13:21

J’aime beaucoup également la musique latine ( salsa new-yorkaise, portoricaine, cuba ) mais je ne connais pas bien Ruben Blades, sauf le titre « Pedro Navaja ».

pedro navaja

C’est en tout cas, paraît-il, un parolier assez exceptionnel dans le milieu de la salsa. Ma pauvre connaissance de l’espagnol ne me permet pas d’en juger…
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Christian
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeJeu 1 Fév - 2:13

Citation :
Pedro Navaja
Ruben Blades
Album : Siembra [1] / Fania 537
Année : 1978
Produit par : Willie Colón

La plus grosse vente salsa de tous les temps : plus d’un million de disques vendus ; disque d’or et de platine.
« Pedro Navaja » est devenu un personnage de la mythlogie populaire latino américaine (repris -par exemple- au théâtre sous forme de comédies musicales). Les personnages -des marginaux de New-York- sont contemporains, avec leurs problèmes économiques et sociaux, ils réveillent les consciences sur les difficultés auxquelles sont confrontés beaucoup d’entre eux. La chanson souligne l’horreur du crime urbain, l’indifférence et sous-entend les difficultés liées à l’immigration et à la vie urbaine. « Pedro Navaja » est un récit brut, un témoin raconte une histoire, où seules les expressions viennent donner une opinion teintée de beaucoup de fatalisme :

Version Originale :

Por la esquina del viejo barrio lo ví pasar
Con el tumbao que tienen los guapos al caminar.
Las manos siempre en los bolsillos de su gabán
Pa’ que no sepan en cual de ellas lleva el puñal.

Usa un sombrero de ala ancha de medio lao
Y zapatillas por si hay problema salir volao.
Lentes oscuros pa’ que no sepan que está mirando
Y un diente de oro que cuando rie se ve brillando.

Como a tres cuadras de aquella esquina una mujer
Va recorriendo la acera entera por quinta vez.
Y en un zaguán entra y se da un trago para olvidar
Que el día está flojo y que no hay clientes pa’ trabajar

Un carro pasa muy despacito por la avenida
No tiene marcas pero todos’ saben que es policía.
Pedro Navaja las manos siempre dentro ’el gabán
Mira y sonríe y el diente de oro vuelve a brillar.

Mientras camina pasa la vista de esquina a esquina
No se ve un alma, esta desierta toda la avenida
Cuando de pronto esa mujer sale del zaguan
Y Pedro Navaja aprienta un puño dentro el gaban

Mira pa’ un lao, mira pal’ otro y no ve a nadie
Y a la carrera pero sin ruido cruza la calle.
Y mientras tanto en la otra acera va esa mujer
Refunfuñando pues no hizo pesos con que comer.

Mientras camina del viejo abrigo saca un revolver esa mujer
Y va a guardarlo en su cartera pa’ que no estorbe.
Un treinte y ocho Smith and Wesson del especial
Que carga encima pa’ que la libre de todo mal.

Y pedro navaja puñal en mano le fué pa’ encima.
El diente de oro iba alumbrando to’ la avenida.
Mientras reía el puñal le hundía sin compasión,
Cuando de pronto sonó un disparo como un cañón.

Y Pedro Navaja cayó en la acera mientras veía
A esa mujer que revolver en mano y de muerte herida
A él le decía : Yo que pensaba : hoy no es mi día, estoy salá
Pero Pedro Navaja tu estás peor : no estás en na’.

Y creanme gente que aunque hubo ruido nadie salió.
No hubo curiosos, no hubo preguntas nadie lloró.
Solo un borracho con los dos cuerpos se tropezó.
Cogió el revolver, el puñal, los pesos y se marchó.

Y tropezando se fue cantando desafinao,
El coro que aquí les traje y del mensaje de mi canción :

Coro :
La vida te da sorpresas,
Sorpresas te da la vida ay Dios. (x2) Chœur :

Pedro Navaja matón de esquina el que a hierro mata a hierro termina.

Maleante pescador, mal anzuelo que tiraste,
En vez de una sardina un tiburón enganchaste.

I like to live in America I like to live in America

Ocho millones de historias tiene la ciudad de Nueva York.

Como decía mi abuelita : el que rie ultimo se ríe mejor.

I like to live in America I like to live in America

Cuando lo manda el destino no lo cambia ni el más bravo,
Si naciste pa’ martillo del cielo te caen los clavos.

En barrio de guapos cuidao en la acera.
Cuidao camara’ que el que no corre vuela.

Como en una novela de Kafka el borracho dobló por el callejón.

En la ciudad de Nueva York dos personas
Fueron encontradas muertas.
Esta madrugada los cuerpos sin vida de Pedro Vargas
Y Josefina Wilson....
Fueron hallados en una de las calles
Adyacentes a la estación de Bowery Side
En el Bajo Manhattan
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Christian
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Christian


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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeJeu 1 Fév - 2:17

Et la traduction en français :

Je l’ai vu passer au coin du vieux quartier
Avec ce balancement qu’ont les caïds en marchant
Les mains toujours dans les poches de son manteau
Pour qu’on ne sache pas dans laquelle il a son poignard

Il porte incliné un chapeau à large bords
Et des chaussures légères pour pouvoir se volatiliser en cas de problème
Des lunettes noires pour qu’on ne sache pas ce qu’il regarde
Et une dent en or qu’on voit briller lorsqu’il sourit

A environ trois blocs de là une femme
Arpente le trottoir qu’elle remonte pour la cinquième fois
Elle entre sous un porche et elle boit un coup pour oublier
Que c’est un jour sans et qu’il n’y a pas de clients pour travailler

Une voiture passe très lentement sur l’avenue
Elle n’a pas de marques mais tout le monde sait que c’est la police
Pedro Navaja, les mains toujours dans les poches,
Regarde et sourit et la dent en or brille de nouveau

Pendant qu’il marche il jette un œil d’un coin de rue à l’autre
Il n’y a pas âme qui vive, l’avenue est complètement déserte
Quand soudain cette femme sort du porche
Et Pedro Navaja serre le poing à l’intérieur du manteau

Il regarde d’un côté, il regarde de l’autre et ne voit personne
Et en courant mais sans bruit il traverse la rue
Et au même moment sur le trottoir d’en face se trouve cette femme
Grognant parce qu’elle n’a pas gagné de quoi manger

Pendant qu’elle marche, cette femme sort de son vieux manteau un revolver
Et va le garder dans son sac pour qu’il ne la gêne pas
Un Smith et Wesson, calibre 38, série spéciale
Qu’elle recharge pour se préserver du mal

Et Pedro Navaja, couteau en main, lui tomba dessus
La dent en or illuminant toute l’avenue
Tout en riant il la poignardait sans pitié
Quand soudain résonna un coup de feu comme un coup de canon

Pedro Navaja tomba sur le trottoir tout en voyant
Cette femme qui revolver en main et blessée à mort
Lui disait : et moi qui pensais, ce n’est pas mon jour, je suis vernie !
Mais toi Pedro Navaja c’est pire : tu n’as rien vu venir

Croyez-moi ou non, malgré le bruit personne n’est sorti
Il n’y eut ni curieux, ni questions, ni pleurs !
Seulement un ivrogne qui trébucha sur les deux corps,
Ramassa le revolver, le poignard, la monnaie et s’en est allé.

Et en trébuchant, il partit en chantant faux
Le chœur qui est le message de ma chanson :

Choeur :
La vie te réserve des surprises !
Des surprises te donne la vie, aïe mon Dieu. (x2)

Pedro Navaja, tueur de rue, qui tue par l’épée, périt par l’épée

Mauvais pêcheur, qui a jeté à l’eau un mauvais hameçon,
Au lieu d’une sardine tu as accroché un requin.

I like to live in America I like to live in America [9]

Il y a huit millions d’histoires à New-York.

Comme disait ma grand-mère : rira bien qui rira le dernier.

I like to live in America I like to live in America

Personne ne peut changer son destin,
Si tu es né marteau les clous te tomberont du ciel

Dans les quartiers de caïds attention sur le trottoir
Attention camarade car celui qui ne court pas vole

Comme dans un roman de Kafka l’ivrogne a tourné dans l’impasse

Dans la ville de New-York deux personnes
Ont été trouvées mortes.
Ce matin les corps sans vie de Pedro Vargas
Et Josephina Wilson....
Ils ont été trouvés dans une des rues
Adjacentes à la station de Bowery Side
Dans Manhattan sud.
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Christian
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeJeu 1 Fév - 2:26

Tout ceci vient du superbe Site BuscaSalsa.

Et le disque Siembra dont est tiré Pedro Navaja est un de mes 20 disques préférés tous genres confondus !

Amérique du sud : Ruben Blades Colon_willi_siembra25_101b

Combinaison idéale entre l'instrumentiste, arrangeur et chef d'orchestre porto ricain Willie Colon et le chanteur / compositeur Ruben Blades. Un des disques de salsa les plus vendus dans le monde, le premier à introduire des textes intelligents, politiques et sociaux : un grand disque populaire; à mettre au même niveau que le What's Goin' On de Marvin Gaye !
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeJeu 1 Fév - 11:48

Je crois que je connais le titre "Pedro Navaja", je l'ai entendu chanté par Jairo (titre exact : "La Bronx's story de Pedro Navaja") sur cet album ci :

Amérique du sud : Ruben Blades J191731

j'aime beaucoup cette chanson et ce disque en particulier, Jairo chante aussi du tango dessus (excellent "Gotango" de Piazzolla et "la Ultima Curda") et on est loin de son l'univers cucul-la-praline des années 70...
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T vonThov
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMar 12 Juin - 14:57

Je parcours ce forum et plein de vieux posts et il semblerait que je sois totaleemnt fait pour écouter de la musique avec Christian (pas le grand maître, le vétéran). Déjà le post sur James Brown, (oh mon Dieu "Payback!!!!), plus que d'accord; les meilleurs guitaristes itou et maintenant Ruben Blades.
J'adôôôôôôôôre Ruben Blades malgré son mauvais goût récurrent (batterie parfois lourdingues, sons de synthé limite foire aux boudins). Je l'ai découvert en Colombie et j'aime sa musique autant que sa personnalité (engagement politique, création d'un label pour les jeunes qui n'ont pas de place dans les majors, ...).
Mes préférées : "La continuacion de Pedro Navaja "(cette intro de percus!), Ojos de perro azul (d'après Gabriel Garcia Marquez pour les paroles), sa reprise de "Todos vuelven", le classique péruvien .
Il continue d'ailleurs à faire des expérimentations, son dernier disque (enfin connu chez moi) explore d'autres horizons que la salsa.
Un de mes grands maîtres . Par contre, je l'ai vu en concert et c'était très décevant, très pro mais décevant.
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMar 12 Juin - 15:07

Ah, je savais que tu allais bien t'entendre avec les vétérans les plus "consonants dans le registre de la légitimité culturelle" Lol (cf tous leurs posts !), c'est pas pour rien que je t'ai invité à venir ici ! Wink

Ruben Blades fait partie de mes futures découvertes à venir, j'ai au moins 7 ou 8 disques à écouter... reste à trouver le temps là encore...


Dernière édition par le Mer 13 Juin - 0:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMer 13 Juin - 0:00

Ajoutons que la chanson Pedro navaja est calqué sur le Mack the knike de Kurt Weil. Le thème des paroles est similaire (Navaja veut dire la même chose que Knife) même si c'est bien sûr adapté à l'Amérique Centrale. La structure harmonique est également la même. Pouvoir revisiter une chanson aussi connue et en tiré un succès au moins aussi grand (Tout le monde en Amérique Latine connaît Pedro navaja, jusqu'au Chili) est une des preuves de sa classe.
Ensuite, pour compléter ce que j'ai lu plus haut sur les paroles, disons qu'il à révolutionner l'univers salsa en étant le premier à parler de choses sérieuses. Ayant vécu très jeune, les graves problèmes de Panama face à de sympathiques Américains vêtus de kaki, il a opté pour des paroles plus "militantes" alors que la salsa parlait jusque là de cul, de flirt et de léchouilles. C'est de ce point de vue-là un peu l'équivalent de Bob Dylan.
Respect.
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MessageSujet: Re: Amérique du sud : Ruben Blades   Amérique du sud : Ruben Blades Icon_minitimeMer 13 Juin - 0:08

T vonThov a écrit:
Ajoutons que la chanson Pedro navaja est calqué sur le Mack the knike de Kurt Weil. Le thème des paroles est similaire (Navaja veut dire la même chose que Knife) même si c'est bien sûr adapté à l'Amérique Centrale. La structure harmonique est également la même.
effectivement, ça ressemble... j'adore aussi Kurt Weill, c'est peut être pour ça que j'ai accroché à cette chanson...
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